“C’est très dangereux” : le trafic de miel “aphrodisiaque” se développe, les autorités s’inquiètent

Il existe un produit miracle et inoffensif capable de booster vos performances sexuelles : le miel dit « aphrodisiaque » ou « érectile ». Une promesse qui tente, malgré l’illégalité du produit, de plus en plus de Français, souhaitant le consommer ou le revendre, alimentant un trafic clandestin toujours croissant. Les saisies de colis en contenant, en provenance de Thaïlande, de Malaisie ou de Turquie, par les douanes françaises ont doublé en 2024.

Le 18 novembre, au port de Marseille (Bouches-du-Rhône), un record a même été battu : une saisie de 14 tonnes de sachets de ce miel, soit près de 800 000 doses buvables prêtes à être vendues en France.

L’obtenir sur Internet, comme le montre l’enquête du 20 heures de TF1 visible en tête de cet article, reste relativement simple : il vous en coûtera 50 euros par boîte contenant une dizaine de sachets, après avoir laissé une adresse e-mail sur un site dédié. , afin que le revendeur puisse vous contacter. Il se retrouve ensuite sur un parking en pleine nuit, où il assure que le produit ne présente aucun risque. “C’est pris une heure avant, c’est du miel naturel, avec des plantes aphrodisiaquesdit-il, filmé par une caméra cachée. Je vendais du Viagra, mais j’ai arrêté, les gens avaient des palpitations.

Sur la boite, les informations sur la composition sont très vagues. Après analyse douanière du produit en question, il s’avère qu’il contient bien du sildénafil, le principe actif du Viagra, interdit à la vente en France sous cette forme. « Cela peut être très dangereux car, si l’utilisateur souffre d’une maladie cardiaque, cela peut entraîner un risque d’infarctus du myocarde. Et s’il n’a pas de problème cardiaque, il aura des effets très désagréables, des malaises, des vertiges, avec une baisse de tension, pouvant conduire à une consultation en urgence. »prévient le cardiologue Patrick Assyag au micro de TF1.

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« Les dealers sont des individus ordinaires. Ce sont principalement des jeunes qui utilisent les réseaux sociaux et qui sont attirés par ce trafic, moins risqué que le trafic de drogue ou de contrefaçon, mais aussi lucratif »explique Lou Le Guelvouit, chef du centre d’action économique des douanes. C’est ce que confirment les dernières condamnations de trafiquants pris la main dans le pot de miel : un étudiant en Master 2 Economie-Gestion à l’IAE de Créteil (Val-de-Marne) le 13 juin, le gérant de moins de 30 ans d’une discothèque de Montpellier (Hérault) le 13 août, un homme de 22 ans le 11 octobre à Toulouse (Haute-Garonne)… Dès 2021, l’Agence nationale de santé alerte sur les risques de miel aphrodisiaque. Mais les centres antipoison ont enregistré, ces derniers mois, une hausse des cas graves liés à sa consommation.