Le vortex polaire qui touche le Québec, jusqu’à mercredi, ravive de mauvais souvenirs chez les prévisionnistes d’Hydro-Québec. Des documents confidentiels, obtenus par -, révèlent que l’entreprise publique a déjà frôlé la catastrophe en raison d’une mauvaise anticipation de la demande d’électricité dans un froid extrême.
Le 3 février 2023 est encore gravé dans la mémoire de la direction d’Hydro-Québec. Ce jour-là, avec une température de moins 26 degrés à Montréal, la société d’État s’attendait à une consommation record de 41 000 mégawatts (MW), mais la barre historique a été fracassée, bien au-delà des attentes.
Les Québécois ont consommé 43 124 MW, soit une sous-estimation de 2 000 MW, soit plus que ce que l’ensemble du complexe hydroélectrique de la Romaine peut fournir.
Des documents internes, qu’Hydro-Québec a refusé de rendre publics, démontrent que les sous-stations électriques ont été sollicitées jusqu’à 45 % de plus que prévu, ce qui a créé une grande vulnérabilité pour l’approvisionnement de dizaines de milliers de Québécois.
Les stations reçoivent l’électricité d’une ligne et abaissent la tension pour alimenter les réseaux locaux.
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Le poste Adélard-Godbout d’Hydro-Québec est situé au coin des rues Queen et Wellington, à Montréal.
Photo : - / Ivanoh Demers
Par exemple, les postes Adélard-Godbout et Berri, essentiels à l’approvisionnement en électricité du centre-ville de Montréal, ont montré des écarts de 145 % et 136 % par rapport aux prévisions.
- avait demandé cette évaluation par le biais d’une demande d’accès à l’information, qui nous a été refusée pour ne révélant pas toute la vulnérabilité du réseau
. Nous l’avons finalement obtenu d’une source.
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Dans le document interne, on peut lire que les plans de secours qui avaient été prévus en cas de perte d’un appareil de pointe auraient donc été insuffisants dans certains cas
. Bref, si une sous-station était tombée en panne, des quartiers entiers se seraient retrouvés sans électricité par grand froid.
S’il y avait eu une perte de matériel, nous aurions effectivement été en difficulté.
confirme le porte-parole d’Hydro-Québec, Pascal Poinlane, en faisant référence au poste de Berri, qui est vétuste.
Ce jour-là, le niveau de consommation était si élevé que si quelque chose n’allait pas, les choses auraient mal tourné.
Heureusement, cela ne s’est pas produit, mais au fil des années, le risque augmente, explique M. Poinlane, en raison de la vétusté de certains équipements dans les gares.
La justification du nouveau positionnement sur le terrain de BAnQ
Hydro-Québec estime qu’en 2030, ça va être problématique
car la vétusté de certaines gares, comme celle de Berri, ne permettra plus de dépasser leurs exigences. En résumé, il faut le remplacer.
A la gare de Berri, il y a beaucoup de matériels qui sont en fin de vie, qu’il faut réparer, qu’il faut entretenir, explique Pascal Poinlane. Nous n’avons pas d’autre choix que d’en créer un nouveau.
Le remplacement de la station Berri est controversé, car elle est située au cœur du Quartier Latin et le terrain prévu pour accueillir la station Berri 2 est situé dans le parc au nord de la Grande Bibliothèque (BAnQ). Un décret du ministère de la Culture du Québec devrait officialiser la vente du terrain.
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Les pics de consommation surviennent en semaine, le matin, entre 6h et 9h, et en fin de journée, entre 16h et 20h.
-Photo : Getty Images / @canada_by_alexis
Hydro-Québec anticipe un pic à 42 000 mégawatts mercredi
Au cours du week-end, l’entreprise publique a revu à la hausse ses prévisions de consommation, à 41 000 MW pour mardi et 42 000 MW pour mercredi. Nous sommes toujours convaincus de disposer de tous les moyens nécessaires pour gérer ce pic
said another Hydro-Québec spokesperson, Cendrix Bouchard.
Le pic de consommation anticipé serait donc le deuxième plus important de l’histoire du réseau.
Le porte-parole souligne que les Québécois peuvent aider leur société d’État. S’ils parviennent à baisser le chauffage d’un degré ou deux, ils nous donneront un coup de main.
dit M. Bouchard, puisque le chauffage des maisons est la principale source de consommation d’électricité au Québec.
Deux autres actions qui ont un impact dans les périodes critiques : réduire la consommation d’eau chaude et reporter ou réduire l’utilisation du gros électroménager, notamment les sèche-linge et les lave-vaisselle.
Tout ça sans Romaine-3 ni Romaine-4
Le réseau d’Hydro-Québec sera très sollicité et chaque mégawatt comptera, d’autant plus que deux centrales sont à l’arrêt depuis la fin novembre : la Romaine-3 (395 MW) et la Romaine-4 (245 MW), suite à la pause. dans une ligne causée par les glaces sur la Côte-Nord. Cela n’a toujours pas été réparé.
Toute la puissance des centrales est nécessaire pour assurer le confort des Québécois
rappelle Hydro-Québec, dans une vidéo expliquant la pointe. (Nouvelle fenêtre)
Une variation d’un degré Celsius représente 500 MW d’impact sur la charge à alimenter
affirme la porte-parole de la société d’État, Caroline Des Rosiers.
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Durant les périodes de pointe, Hydro-Québec doit souvent importer de l’électricité.
Photo : - / Thomas Gerbet
Comme à chaque épisode de pointe, Hydro-Québec demandera la collaboration des entreprises et des industries pour qu’elles « se mettent à l’écart », c’est-à-dire qu’elles réduisent leur consommation aux heures critiques.
Ainsi, les alumineries pourraient réduire leur production, les stations de ski pourraient ouvrir les remontées mécaniques plus tard et les épiceries pourraient fonctionner avec des génératrices.
Ces clients qui participent volontairement au programme Power Demand Management (PDM) obtiennent, en échange, un crédit sur leur facture d’électricité.
Des importations d’électricité très chères
Lors des périodes de pointe, Hydro-Québec doit souvent importer de l’électricité de l’Ontario ou des États-Unis. Cette électricité peut coûter jusqu’à 120 ¢ le kWh, soit 10 fois plus cher que le coût d’un nouvel approvisionnement en électricité. En 2022, l’entreprise publique a dépensé 225 millions de dollars sur les marchés étrangers, pour quelques dizaines d’heures de pointe.
Hydro-Québec dit avoir amélioré ses prévisions
Depuis le pic de 2023, nos outils et modèles de prévision ont évolué pour garantir une plus grande précision et utilisent désormais l’intelligence artificielle.
indicates Caroline Des Rosiers.
Nos équipes techniques de météo ont également affiné leurs méthodes et leurs outils d’analyse et de prévision.
Son collègue Pascal Poinlane ajoute queavec le changement climatique, nous constatons une plus grande imprévisibilité météorologique. Cela signifie que nous devrons intégrer cela dans nos modèles de prévision.
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