News Day FR

Le pari risqué de Christophe Darbellay

Récemment, Christophe Darbellay a répondu à la question de savoir s’il était intéressé à être élu au Conseil des Etats en 2027, lorsque Marianne Maret quittera ses fonctions. Il était intervenu en affirmant qu’il devait se concentrer sur l’élection au Conseil d’Etat valaisan de 2025, dont le premier tour aura lieu le 2 mars. Il avait cette expression selon laquelle «il ne faut pas courir après deux lièvres à la fois».

Mais cela dépend de la taille du lièvre. Aujourd’hui, il faut trouver quelqu’un pour remplacer Viola Amherd et celui-ci dit réfléchir à une candidature face au retrait des élus germanophones. Il est vrai qu’à Berne, personne ne se précipite au portail pour remplacer Valaisanne et devoir prendre la tête du Département de la Défense, de la Protection de la population et des Sports, probablement jusqu’aux élections de 2027.

Pour justifier sa réflexion, Christophe Darbellay utilise une autre expression très valaisanne dans « Le Nouvelliste » : « Il est d’usage de dire que le train ne passe qu’une seule fois. Il faut savoir saisir une opportunité lorsqu’elle se présente. Pour lui, l’armée, la protection civile et les sports seront autant de wagons agréables à fréquenter dans le rôle de chef de train. Pour revenir au DDPS, son profil est parfait.

Toutefois, son pari n’est pas sans risque et le calendrier est délicat. Le Centre Suisse choisira sa liste pour le Conseil fédéral le 21 février. S’il figure sur cette liste, il devra être réélu le 2 mars au Gouvernement valaisan. Les Valaisans voteront-ils pour un conseiller d’Etat annoncé comme potentiellement démissionnaire dix jours plus tard ? Et s’il est effectivement élu, le Valais devra organiser une élection complémentaire pour le remplacer, où le Centre pourrait théoriquement perdre son siège et sa majorité au Conseil d’Etat.

-

Et à Berne ? Comment sera-t-il reçu pour une guerre-éclair, près de dix ans après son départ ? S’il figure sur la même liste que l’élu zurichois Philipp Kutter (C/ZH), la victoire sera difficile. Ce dernier, tétraplégique depuis deux ans à cause d’un accident de ski, est admiré par ses pairs pour la force de sa résilience.

Après Viola Amherd, l’Assemblée fédérale sera également réticente à voter une nouvelle fois pour une Valaisanne, francophone cette fois, alors qu’il y a déjà deux francophones, Guy Parmelin et Elisabeth Baume-Schneider.

Enfin, Christophe Darbellay doit se méfier de ses adversaires politiques à Berne. Il a été l’un des dirigeants qui ont réussi à évincer Christoph Blocher du Conseil fédéral en 2007. Du côté des Verts et de la gauche en général, il aurait aussi fort à faire pour remonter sa note dans quelques semaines. Son pari est audacieux et les écueils nombreux. Mais pas totalement impossible.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 
-

Related News :