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Près de 22 ans après les faits, deux hommes accusés de l’enlèvement suivi de mort d’un commercial, retrouvé dans un fossé en Meurthe-et-Moselle, ont reconnu leur implication.
Deux hommes accusés de “l’enlèvement suivi de mort” de Philippe Charuel, un commercial dont le corps a été retrouvé dans un fossé en Meurthe-et-Moselle, ont reconnu lundi leur implication, près de 22 ans après les faits.
Le 20 février 2003, le corps sans vie de Philippe Charuel, alors à la recherche de travail, est découvert dans un fossé, le long d’une route départementale à Gondreville (Meurthe-et-Moselle).
L’enquête a montré que deux jeunes prostituées avaient déclaré avoir été dérangées par Philippe Charuel, près de la gare de Nancy, dans la nuit du 19 au 20 février, entre minuit et une heure du matin, alors que ce dernier sortait d’un bar.
Il a ensuite été monté dans une voiture, une BMW noire, par deux hommes, identifiés plus tard comme étant Christian Rad et Vasile Ostas. Après une longue course, les deux fugitifs, « impliqués dans le proxénétisme », selon la police espagnole, ont été arrêtés en août 2023 près de Barcelone. Ils vivaient en Catalogne depuis une vingtaine d’années, sous une fausse identité.
Des faits reconnus
Interrogé devant la cour d’assises de Nancy, Vasile Ostas, 52 ans, a assuré avoir « reconnu » les faits et s’est dit « désolé » à de nombreuses reprises. “Je l’ai frappé mais je ne voulais pas qu’il meure”, a-t-il déclaré. “Je demande pardon à la famille de la victime” et “à la société française”, a poursuivi l’accusé, de nationalité roumaine.
Dans la nuit du 19 février 2003, Vasile Ostas se trouvait avec son neveu, son coaccusé Christian Rad, et « deux filles », les deux prostituées dont ils sont soupçonnés d’avoir été proxénètes. Ils ont “tous les quatre” frappé Philippe Charuel, a poursuivi l’accusé. Vasile Ostas a toutefois assuré lundi matin n’avoir jamais eu aucun lien avec le monde de la prostitution.
-Christian Rad, 40 ans, a accepté, reconnaissant également avoir frappé la victime “avec ses mains”, en présence “des deux filles et de (son) oncle”. “J’ai vu beaucoup de violences, ça a été un choc pour moi aussi, j’ai beaucoup pensé à la famille (de Philippe Charuel) toute la soirée”, a-t-il déclaré. Tous deux parlaient en français. “Un tuyau” a également été utilisé pour frapper la victime, selon Christian Rad, qui nie l’usage d’un sabre, évoqué lors de l’enquête.
« De nombreuses blessures et lésions »
Après ces déclarations, une partie de la famille de Philippe Charuel a quitté la salle, au moment où d’autres membres se sont pris la main.
Philippe Charuel vivait à Toul, à quelques kilomètres de l’endroit où son corps a été retrouvé. Il a été décrit comme « un homme sans chichi » qui fréquentait les boîtes de nuit, récemment séparé de sa femme et père d’un jeune enfant.
Son corps présentait une vingtaine de blessures au ventre, plusieurs côtes cassées, ainsi que « de nombreuses blessures et lésions » au visage, avec même une fracture de la mandibule et une perte de dents, a expliqué la présidente du tribunal, Thérèse Diligent.
Le jour de la découverte du corps, des traces suspectes ont également été découvertes dans un hôtel de Laxou, tout proche de Nancy, avec une « importante tache de sang dans le local poubelle », deux dents et même une montre appartenant à Philippe Charuel. Une épée japonaise a également été trouvée à proximité.
L’audience, qui a débuté lundi matin, devait initialement durer quatre jours, mais en raison du grand nombre de témoins appelés, une vingtaine, le verdict n’est finalement attendu que vendredi. Les deux hommes avaient déjà été condamnés par contumace et par contumace en 2011 à 30 et 26 ans de réclusion criminelle.
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