7 octobre 2023Le cessez-le-feu est entré en vigueur dimanche à Gaza, permettant à trois otages israéliens de retrouver leurs proches et à l’Etat hébreu de libérer 90 Palestiniens dans le cadre d’un premier échange de prisonniers prévu par l’accord de trêve conclu avec le Hamas.
« Ce soir, 90 terroristes ont été […] libérés» de la prison militaire d’Ofer, en Cisjordanie occupée, et d’un centre de détention à Jérusalem, indique un communiqué de l’Autorité pénitentiaire israélienne.
Dans le même temps, “trois otages ont été officiellement remis au Comité international de la Croix-Rouge”, a indiqué dimanche après-midi à l’AFP un représentant du Hamas.
Des images touchantes
Des images touchantes des retrouvailles de ces trois femmes avec leurs proches ont fait le tour du monde. Ils étaient détenus à Gaza depuis 470 jours.
Il s’agit de la Anglo-Israélienne Emily Damari (28 ans) et du Roumain-Israélien Doron Steinbrecher (31 ans), capturés au kibboutz Kfar Aza, ainsi que de l’Israélienne Romi Gonen (24 ans).
Ce dernier a été retiré lors du festival de musique Nova. Survenus le 7 octobre 2023, ces attaques sanglantes du Hamas ont marqué le début d’un chapitre particulièrement meurtrier d’un éternel conflit entre Israéliens et Palestiniens.
Conflit sanglant
Ce jour-là, 1 210 Israéliens ont perdu la vie, pour la plupart des civils. Sur 251 personnes kidnappées, 94 sont toujours otages à Gaza. Selon l’armée israélienne, 34 d’entre eux sont morts.
Photo d’archives AFP
Certaines organisations, comme Amnesty International ainsi que la rapporteuse spéciale des Nations Unies Francesca Albanese, ont qualifié la réponse israélienne à cette attaque de « génocide ».
AFP
Au moins 46 899 Palestiniens, en majorité des civils, ont été tués par Israël, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l’ONU.
Un accord de trêve fragile
L’accord de trêve obtenu par le Qatar, les Etats-Unis et l’Egypte, qui ont joué le rôle de médiateurs, s’étale sur trois phases et vise à conduire à la « fin définitive » du conflit territorial entre Israéliens. et les Palestiniens.
Après 15 mois de guerre et de destructions dans la bande de Gaza, ce cessez-le-feu fait naître le timide espoir d’une paix durable entre ces deux peuples.
Malgré l’accord, Benjamin Netanyahu s’est toutefois réservé le droit de reprendre les armes « si nécessaire et avec le soutien des États-Unis ».
Photo d’archives, AFP
-Le cessez-le-feu a commencé avec trois heures de retard, pendant lesquelles l’armée israélienne a continué ses bombardements sur Gaza. Israël a justifié ces attaques en citant le retard pris par le Hamas pour identifier le premier groupe d’otages à libérer dans la journée.
Le Hamas avait justifié son retard par « des complications sur le terrain et la poursuite des bombardements » depuis l’accord de cessez-le-feu mercredi, démontrant la fragilité de cet accord de paix.
Les Palestiniens peuvent rentrer chez eux
Des milliers de Palestiniens déplacés ont pu rentrer chez eux dimanche alors que des centaines de camions humanitaires sont entrés dans la bande de Gaza alors que l’armée israélienne se retirait.
« Il ne reste plus rien au nord, c’est devenu invivable », s’effondre Walid Abou Jiab, tout juste rentré chez lui.
PhotoAFP
Des combattants cagoulés et armés du Hamas ont défilé dimanche à Deir al-Balah, au centre du petit territoire palestinien où la grande majorité des 2,4 millions d’habitants a été déplacée.
Le chef de la diplomatie israélienne, Gideon Saar, a mis en garde contre une persistance de « l’instabilité régionale » si le Hamas restait au pouvoir à Gaza.
Seulement des ruines
Avant même la suspension des hostilités, des milliers de Palestiniens déplacés ont pris la route du retour chez eux, sur tout le territoire d’une superficie comparable à celle de l’île de Montréal dévastée par plus de 15 mois sous les bombardements israéliens.
A bord des vans ou à pied, certains tout sourire font le V de la victoire, d’autres partagent des friandises ou brandissent le drapeau palestinien.
Entrée de l’aide humanitaire
“L’entrée de 600 camions humanitaires par jour” est prévue dans cet accord conclu entre le gouvernement israélien et le Hamas, selon l’Egypte.
Près de 200 camions humanitaires et cinq camions-citernes sont entrés par un passage entre Israël et Gaza ainsi que deux autres entre l’Égypte et Israël après l’appel à la trêve, a déclaré un responsable égyptien.
La première phase de cet accord de paix comprend également un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza et une augmentation de l’aide humanitaire dans le territoire menacé par la famine, selon l’ONU.
Trois pas vers la paix
Lors de la première phase, les termes de la seconde seront négociés, ce qui devrait permettre la libération des derniers otages.
A Tel-Aviv, Maya Roman, cousine d’un otage déjà libéré et d’un autre, Carmel Gat, mort en captivité, a déclaré ressentir « une joie incroyable et en même temps un regret » pour les captifs tués à Gaza au cours des mois nécessaires à la fermeture de la frontière. accord.
La troisième et dernière étape menant à une « paix durable » doit être consacrée à la reconstruction de Gaza et à la restitution des corps des otages morts en captivité.
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