Existe-t-il une « génération Monfils » ? Le Français a 38 ans. Il est sur le circuit depuis maintenant deux décennies, et si son niveau de performance a été sinusoïdal au fil des périodes, des tournois et des années, la dimension spectaculaire du personnage n’a jamais faibli. « La Monf’ » est avant tout une bête de scène. Un showman charismatique capable de porter des coups étonnants. C’est peut-être l’image qui viendra spontanément à l’esprit dans 20 ou 30 ans quand on pensera à lui.
Ben Shelton a 22 ans. 16 de moins que le Français. Il est de cette génération qui a grandi devant le Big 3, mais aussi devant quelqu’un comme Monfils. Ce dernier a incendié certains stades à travers le monde, mais hors de France, c’est peut-être aux Etats-Unis que sa cote était la plus élevée. Là-bas, la notion de spectacle est particulièrement populaire. Et le spectacle, en tant que joueur et spectateur, Shelton l’adore.
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Crédit vidéo : Eurosport
Lorsqu’on lui demande quels sont ses souvenirs les plus lointains de Gaël Monfils, l’Américain répond :points forts« . Il est trop jeune pour se souvenir par exemple de la première demi-finale du Français en Grand Chelem, à Roland-Garros, en 2008. Il avait 5 ans. Monfils, Shelton l’a découvert pour la première fois via YouTube, où les tirs improbables et les points spectaculaires du Français abondent.
“Il existe une compilation de moments forts que tout le monde doit avoir vu sur YouTube, c’est foudit Shelton. Pour moi, c’est la meilleure vidéo YouTube de tous les temps. C’est Gaël dans toute sa dimension athlétique. À un moment donné, à Roland-Garros je crois, il a plongé sur un lob et a fini par gagner le point. C’était fou.« Il a raison. Sans doute fait-il référence à ce point contre Jurgen Melzer, en 2009, sur le court Suzanne-Lenglen.
À chaque fois que Gaël joue, c’est un succès garanti au box-office
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Pour Ben Shelton, Monfils est le « GOAT » de la vidéo YouTube, et bien au-delà des considérations purement tennistiques. “Pour moi, s’il faut déterminer qui a les meilleurs moments, même en comptant le basket, la NFL, s’il faut en choisir un, c’est Gaël Monfils.», estime Shelton. Un hommage qui dessine aussi les contours de certaines limites. Peut-être que le Parisien aimerait parfois voir d’autres dimensions de son tennis mises en avant.
Sauf qu’il n’a pas le CV d’un membre du Big 3, ni celui d’un Murray ou d’un Wawrinka ou encore d’un Cilic ou d’un Del Potro. Il y a toujours eu un écart entre ce que Monfils respirait, son potentiel athlétique et tennistique et ses résultats. “J’ai toujours pensé et dit que pour moi, Gaël devait être constamment dans le Top 10, et facilement», disait de lui Roger Federer avant de l’affronter en 2015 à Roland-Garros. La Monf’ avait déjà presque 29 ans, et le constat était déjà bien ancré dans les esprits.
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Crédit vidéo : Eurosport
Mais personne ne pourra jamais lui enlever la dimension « showman » qui est la sienne. Certains diront « et alors ? » ou “à quoi ça sert ?”, mais certains n’atteignent pas le quart de carrière de Monfils avec en prime d’être ennuyeux à mourir à l’oeil nu. Regarder Gaël Monfils jouer pendant 20 ans, c’est presque certainement voir quelque chose de différent. “Peu importe qui est sur le terrain contre lui, quand Gaël joue, on sait que ça va arriver, il va y avoir des coups complètement fous», poursuit Ben Shelton.
Pour autant, le jeune Américain ne compte pas rester spectateur. Il aime Gaël, il l’admire même dans une certaine mesure, mais il y a une place en quarts de finale à chercher. “Je ne vais pas être spectateur du “spectacle Gaël Monfils” et me faire sortir du terrain, si c’est ce que vous me demandez, il prévient. Mais je sais que les gens vont adorer. A chaque fois que Gaël joue, c’est un succès garanti au box-office. Je suis super content d’être en huitièmes de finale et d’avoir un match comme celui-là à jouer.» Et nous devons le regarder.
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