les trois otages libérés sont en Israël

16h07

Dans un paysage apocalyptique laissé par plus de 15 mois de guerre, les habitants de Gaza sont rentrés chez eux, nombre d’entre eux n’ayant trouvé que des ruines, au premier jour du cessez-le-feu entre le Hamas et Israël.

La grande majorité des 2,4 millions d’habitants du territoire bombardé sans relâche ont été jetés sur les routes, déplacés à plusieurs reprises dans des camps de tentes improvisés, dans des logements provisoires ou dans des écoles transformées en refuges.

Sur la route, plusieurs ont confié qu’ils ne pensaient pas « survivre » jusqu’au cessez-le-feu. A peine rentré chez lui à Jabalia, épicentre depuis octobre d’une vaste offensive israélienne qui a chassé les habitants vers la ville de Gaza, Walid Abou Jiab est effondré. “Il ne reste plus rien, c’est devenu invivable.”

Dans cette zone du nord de la bande de Gaza, des enfants font rouler un grand réservoir d’eau en plastique qui leur sert à transporter des affaires, des femmes au visage fermé portent de gros sacs débordant de vaisselle ou de couvertures.

Egalement choqué par « l’immensité des destructions » à Jabalia, Fouad Abou Jilboa veut néanmoins tourner la page : « grâce à notre détermination, notre foi et notre force, nous reconstruirons ».

Sur tout le territoire dévasté et assiégé, dans la poussière des rues défoncées, les colonnes de déplacés progressent, pour la plupart à pied, au milieu d’un océan gris de décombres, de blocs de béton effondrés et de ferraille tordue.

Ici et là, des groupes de jeunes hommes chantent, certains formant un « V » de victoire, devant les photographes de l’AFP, après plus de 15 mois de guerre déclenchée par un attentat du Hamas le 7 octobre 2023.

«Je veux juste y retourner», s’exclame Wafaa al-Habil, originaire de la ville de Gaza (nord), et réfugiée à Khan Younes, au sud, à cause des combats et des bombardements. « Gaza et nos proches me manquent tellement. »

En passant près d’elle au volant d’une voiture bondée, un homme extatique dit : « c’est la plus grande des joies… Je retourne à Rafah ! », plus au sud, à la frontière avec l’Egypte.