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meurtre mystérieux dans une maison vide

“L’information judiciaire comporte de nombreuses lacunes et incohérences, à commencer par le mobile, que l’accusation ne parvient toujours pas à caractériser”, selon les avocats de l’assassin présumé.

AFP

Pourquoi Housni N. a-t-il été tué ? Le procès de son assassin présumé, Stéphane Maraine, mardi devant la cour d’assises de Paris, tentera de répondre à cette question toujours sans réponse, plus de cinq ans après cet énigmatique meurtre. Poursuivi pour meurtre, Stéphane Maraine clame son innocence. Sa compagne, Karine M., sera jugée à ses côtés pour association de malfaiteurs et modification de lieu de crime. Tous deux, sous contrôle judiciaire, doivent comparaître libres. Stéphane Maraine a purgé cinq ans en détention provisoire entre 2019 et 2024.

Une douille sur l’épaule de la victime

Les faits remontent au 26 juin 2019. Dans une maison vide de Courtenay (Loiret), les enquêteurs de la PJ des Hauts-de-Seine, alertés par l’épouse de Housni N., s’inquiétaient de ne pas avoir de nouvelles de son mari depuis plusieurs jours. , a découvert le corps d’un homme criblé de balles de fusil long de calibre 22. Le corps est adossé à un mur dans une pièce du sous-sol de la maison dont la porte est verrouillée. Mais aucune clé pour l’ouvrir n’est découverte ni à l’intérieur ni à l’extérieur.

Une seule douille de munition impactée a été retrouvée, placée sur l’épaule gauche de la victime. Lors des constatations, les enquêteurs ont constaté que le sol menant à la pièce où se trouvait le corps avait été nettoyé. Une forte odeur de chlore s’en dégage. Aucune trace de sang sur les lieux du crime ni ailleurs dans la maison.

Housni N., directeur d’une agence de location de voitures de luxe, a quitté son domicile de Neuilly-sur-Seine le 20 juin pour réaliser un devis pour des travaux sur une maison qu’il envisage d’acquérir à Courtenay. Son interlocuteur sur place devait être Stéphane Maraine, un maçon qu’il avait rencontré quelques jours plus tôt par l’intermédiaire d’un ami commun lors d’un déjeuner au Fouquet’s.

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Stéphane Maraine a reconnu avoir rencontré Housni N. à Courtenay, mais a expliqué qu’il avait quitté les lieux lorsqu’une troisième personne non identifiée est arrivée dans une Audi A3 sombre. Le 22 juin, l’épouse et le frère de Housni N. se rendent à Courtenay à la recherche de l’homme disparu. Ils ont constaté que la maison était vide, sans désordre apparent.

“Pour le couvrir”

Soupçonné d’être le dernier à avoir vu Housni N. vivant, Stéphane Maraine est placé en garde à vue. Plusieurs éléments lui sont reprochés. Le jour de son rendez-vous avec Housni N., il n’a pas pris son téléphone mais a demandé à sa compagne de l’utiliser en envoyant un SMS pour faire croire qu’il n’était pas à Courtenay. Aux enquêteurs, il a expliqué qu’il s’agissait de « le dissimuler » en cas de problème. Stéphane Maraine a également affirmé avoir déplacé la Mercedes de Housni N., à sa demande, à Grigny (Essonne) le 21 juin.

Lors de sa dernière audition, Stéphane Maraine a déclaré qu’en réalité, il avait été recruté par Housni N. pour transporter de la drogue jusqu’à Bayonne à bord de la Mercedes et que le départ était prévu de Grigny. Inscrit dans un club de tir, l’accusé possède plusieurs armes dont un fusil d’épaule 22, mais ses armes, conservées dans un coffre-fort, ont disparu suite à un cambriolage à son domicile fin juin.

Stéphane Maraine changera également de version, affirmant s’être débarrassé du coffre-fort pour arnaquer les compagnies d’assurance. Le coffre sera retrouvé, mais pas les armes. Au stand de tir, les enquêteurs ont retrouvé des douilles impactées tirées par la même arme que l’arme du crime. Mais pourquoi Stéphane Maraine le tuerait-il alors qu’il le connaissait à peine ? A-t-il agi sur ordre ? Le procès du couple est prévu jusqu’au 31 janvier 2025.

(AFP)

 
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