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quels constats et quelles mesures après déclaration aux urgences de l’hôpital de Montpellier

Les syndicats avaient rendu un bilan d’urgence, suivi d’une mobilisation ce mercredi 15 janvier. Anne Ferrer, la directrice de l’hôpital, a déclaré avoir entendu cette alerte, et même l’avoir anticipée. Il présente des mesures.

Le réalisateur verra à nouveau une délégation cette semaine. Elle présentera les vœux mardi, à l’occasion de la pose de la première pierre de Balmès 2.
Midi Libre – JEAN-MICHEL MART

La semaine dernière, la CGT a fait un constat de danger grave et imminent aux urgences du CHU de Montpellier, suivi d’une mobilisation sociale ce mercredi. Quelle est la situation pour vous ?

Lorsqu’ils ont fait le signalement, j’étais déjà allé aux urgences. Car nous avions eu une augmentation depuis le 23-25 ​​décembre, pendant la période très particulière des fêtes de fin d’année, avec de nombreuses fermetures de lits dans toute la ville. Tout le monde prend des vacances, à l’hôpital comme à l’extérieur. Les médecins généralistes aussi. Et c’est normal. À cette époque, on assiste soudain à une augmentation très significative du nombre de personnes âgées, de plus de 75 ans, présentant des problèmes respiratoires. Il y avait une épidémie de grippe partout en . D’ailleurs, pour mémoire, ceux qui ont été vaccinés ont bien mieux réussi le test. Nous avons donc accueilli jusqu’à 180 patients par jour aux urgences, dont 50 personnes âgées qui ont dû être hospitalisées derrière. En fait, le problème était en réalité plus vaste : un problème en amont et en aval des situations d’urgence. Et cela, sur une période extrêmement courte.

Mais les vacances et la grippe sont des choses qui reviennent chaque année…

Nous avons généralement une bronchiolite. On est habitué, on ne ferme pas. Mais quand on regarde les chiffres, l’explosion de l’activité est frappante. On parle de journée critique lorsque, deux jours de suite, nous avons plus de 180 visites aux urgences en même temps. Et encore une fois, il y a un afflux de plus de 75 ans, qu’il faut garder selon le protocole.

L’annonce d’un danger grave et imminent était-elle donc justifiée ?

Non. Une DGI, pour danger grave imminent, existe au moment où un professionnel signale un danger qui met en danger sa propre santé et il doit être arrêté immédiatement. C’est ça une DGI, c’est une jurisprudence. Mais cette DGI, c’était plutôt dire : attention, il se passe quelque chose. Et cela constitue un véritable accusé de réception de notre part. Le 3 janvier au soir, j’étais aux urgences avec le président des médecins, avec le directeur du site, avec tous les responsables, les médecins, les infirmières de liaison et j’ai déclenché la première cellule de crise. Et toute la semaine, le directeur général adjoint avait fait la même chose. Le 3 janvier, nous avons décidé de donner un peu de répit aux urgences en récupérant des cartons du service de pédiatrie, qui est adjacent. Nous avons libéré des places en pneumologie et en médecine, pour faciliter l’aval et rationaliser les parcours. Là encore, je rends hommage aux équipes : tout le monde a été remarquable. L’objectif était qu’il n’y ait aucun danger ni pour les patients, ni pour le personnel, mais l’activité est restée très élevée.

Le rapport est arrivé plus tard, le 9 janvier.

Nous passons de 180 à 150 par jour et, concernant les patients âgés, de 50 à 20. L’enjeu pour nous, c’est l’aval. Il faut relativiser tout cela pour se demander quelles solutions durables nous pouvons apporter pour l’avenir. Et nous avons déjà commencé à y travailler. Il faut relativiser le schéma directeur immobilier. Nous souffrons d’urgences exiguës, les brancards jouent au touché-décollé. La priorité est d’avoir plus d’espace, une grande pièce, où l’on peut mettre les civières les unes à côté des autres. Mais on ne décide pas d’un coup d’augmenter les mètres carrés.

Partant de ce constat, que comptez-vous faire ?

Nous avons accéléré la mise en œuvre du schéma directeur immobilier. Et il a dû y avoir un bâtiment construit de l’autre côté du passage de secours, dédié aux activités endocriniennes, etc., du côté actuel de l’héliport. Là-bas, nous avons étudié ce projet en avril dernier et nous avons décidé d’installer une passerelle. Plus besoin d’ambulance, c’est facile avec une civière. On va agrandir les urgences actuelles et cette passerelle reliera les urgences actuelles à ce bâtiment, c’est super facile. Avec de nombreux lits de post-urgence. Et nous avons un autre bâtiment qui doit être construit en 2028. Sauf que quand on dit 2028, en pleine période de crise, c’est loin. Mais au départ, ce n’était pas prévu. D’ailleurs, dès le mois d’avril, nous avons pris la mesure de vieillir ensemble. De deux manières : la pose, ce lundi, pour les vœux, de la première pierre, de Balmès 2, dédié à la gériatrie, aux soins palliatifs, à l’algologie… Dans une semaine, nous poserons la première pierre. Et là, pour une fois, la livraison est plus tôt : 2027. C’est réel, c’est concret. Avec des dispositifs qui permettront d’anticiper les visites aux urgences pour personnes âgées. Avec une offre de soins palliatifs et gériatriques renforcée.

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Qu’arrivera-t-il à la main-d’œuvre ? Y a-t-il plus d’espace, plus de lits ? Et sur le plan personnel ?

Les chiffres vont bien sûr augmenter. Tout le projet dont je vous parle sur les urgences post-médicales et pédiatriques est prêt. Nous le présentons ce jeudi (passé, NDLR), à l’ensemble de notre communauté. Derrière, nous pourrons équiper ces lits d’ici 2028 et nous avons déjà commencé à équiper Balmès 2 d’ici 2027. Mais nous voulons encore accélérer une quinzaine de lits de post-urgence de l’autre côté du pont et là encore, recruter la main d’œuvre. nécessaires pour armer cette nouvelle unité le plus rapidement possible. Tout cela dure depuis le printemps jusqu’à aujourd’hui et c’est le défi du vieillissement. Quand on regarde la démographie du territoire, on constate que, progressivement, de nombreuses personnes entreront dans un état de dépendance. Nous renforçons notre offre pour anticiper : nous sommes dans une stratégie de développement et non de redéploiement. On ne ferme pas de lits, au contraire on va ouvrir des lits et créer des équipes. Nous avons une volonté de développer le CHU.

Mais ces solutions n’empêchent-elles pas aujourd’hui les patients d’attendre jusqu’à dix-sept heures aux urgences ? Et comment pouvons-nous réduire ce temps de support ?

17h, heureusement, ce n’est pas l’heure de tout le monde. Si la gravité l’exige, les patients sont soignés très rapidement. Ce que nous avons vécu, c’est une arrivée dans un secteur amont très dense et un secteur aval pas assez fluide. Le placement dans les services du CHU doit également être facilité et accéléré. Les équipes d’urgence doivent aussi disposer rapidement des résultats d’examens complémentaires… Les mesures à prendre en compte ne manquent pas. Mais une fois de plus, nous avons vécu une période de crise qui a fait déborder le vase. Nous avons essayé de proposer des solutions supplémentaires et visibles, avec des réponses plus rapides, tout en nous engageant à assurer un suivi. Nous nous retrouverons également ce mardi avec toutes les organisations syndicales pour prioriser et catégoriser les différentes actions à mettre en œuvre de manière durable.

Vous êtes arrivé à la tête du CHU en avril 2023. Le nœud du problème, c’est le budget. En 19 mois, les budgets des hôpitaux et des urgences ont-ils augmenté ?

Les deux ont augmenté. À mon arrivée, le budget était en déficit de 15,9 millions d’euros. Le budget global était de 1,3 milliard. Dans ce cadre, nous avons eu 711 millions d’euros de frais de personnel. Pour 2024, nous sommes restés à 1,3 milliard mais avec des charges de personnel de 740 millions d’euros, car nous avons plus de personnel. Il n’y a aucun impact sur le personnel. Les efforts se concentrent sur les achats, la consommation, les dépenses sur les médicaments que nous transportons… Nous sommes prudents.

Cela touche également la vétusté des locaux et des équipements…

Non, regardez le site unique de biologie que nous allons ouvrir en mars. Nos investissements sont de l’ordre de 80 millions d’euros par an. C’était important qu’on ait nos subventions du Ségur promises par l’Etat en début de période. Nous avons presque ramené les 230 millions d’euros. Nous devons être à 191 millions d’euros aujourd’hui. Derrière le site unique de biologie, il y aura des économies d’échelle. Les projets avancent.

Vous présentez vos vœux aux 12 000 salariés ce mardi. Qu’allez-vous leur souhaiter et que devez-vous souhaiter à l’hôpital ?

Je suis extrêmement fier de mon hôpital. Nous pensons ce que nous voulons du classement du Point mais c’est un mélange d’activité, de notoriété et de surexpertise. Étant classés 4ème, nous en sommes super fiers. Cela démontre bien le dynamisme de l’activité de nos équipes hospitalo-universitaires. Nous devons continuer à prodiguer des soins de qualité comme le font nos professionnels et pouvoir continuer à nous développer. Trouvez-moi un CHU qui a acquis en un an trois robots chirurgicaux de dernière génération. Nous en avions un ancien, maintenant nous en avons trois nouveaux. Le coût ? Un peu en dessous de 4 millions d’euros. J’espère que nous continuerons à nous développer comme nous le faisons aujourd’hui. Nous annoncerons également chaque mois ce qui est lancé et ce que nous recevons. Les équipes commenceront à voir ce qui a été annoncé.

 
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