Sur l’affiche de l’événement, le drapeau tricolore est planté au sommet d’une montagne de semoule. Tout en haut du couscous. Celui de Sid Benahmed. Le trentenaire, à la barbe duveteuse et à la silhouette littéraire, est propriétaire d’un bar à Montluçon (Allier). Il ne tient pas le bar depuis longtemps, un an, mais il a déjà pris l’attitude du patron ; bras croisés, appuyé sur le comptoir et cette légère inflexion, qui part de l’épaule et atterrit dans la hanche. Sans le tissu posé sur l’omoplate mais avec la calotte plate en toile couleur cuivre.
S’il y a une chose sur Terre pour laquelle Sid Benahmed est révélé “sectaire”, C’est du couscous. Une semoule cuite à la vapeur avec un bouillon aux sept épices, sans harissa – “que les Tunisiens mettent partout” –, et surtout pas de merguez. A cette mention, son visage prend tous les traits de l’indignation – sourcils déchiquetés et yeux méfiants derrière les lunettes rondes. Il utilise un plat local comme témoin pour calibrer l’infraction : “On ne met pas du Beaufort dans une daube auvergnate.” Cette soirée couscous était prévue depuis quelques temps mais, après le décès de Jean-Marie Le Pen le 7 janvier, Sid Benahmed a ressenti une illumination. Même pas “trente secondes” de réflexion et il a trouvé un nouveau nom pour l’événement, qui a eu lieu j
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