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Ariane Lavrilleux devant le tribunal pour avoir dénoncé la complicité de la avec al-Sissi : soutien !

Révéler la complicité militaire de l’État français avec des dictatures peut coûter cher : ce vendredi 17 janvier, Ariane Lavrilleux, journaliste d’investigation à Disclose, est convoquée au tribunal de Paris. Si elle est mise en examen, elle risque jusqu’à cinq ans de prison et 75 000 euros d’amende pour « appropriation et divulgation des secrets de la défense nationale. »

Sa faute ? Ayant enquêté en 2021 sur l’affaire Sirli, une opération secrète menée par la depuis 2016 dans le désert égyptien, au cours de laquelle les renseignements recueillis par l’armée française ont été utilisés par la dictature d’al-Sissi pour exécuter des centaines de civils.

Suite aux révélations de Divulguerl’État français a été accusé par deux ONG de complicité de crimes contre l’humanité et de torture. Une enquête est alors ouverte, visant Lavrilleux mais aussi un ancien militaire, soupçonné d’être l’une de ses sources, qui risque jusqu’à sept ans de prison et 100 000 euros d’amende pour « détournement et divulgation de secrets de défense nationale par son dépositaire » ainsi que pour violation du secret professionnel.

Aujourd’hui, de nombreux sympathisants expriment leur solidarité avec Ariane Lavrilleux et dénoncent cet acharnement scandaleux, à l’image de plus de 100 organisations qui ont interpellé le gouvernement dans une lettre ce lundi. Parmi eux, des syndicats, des médias et des entreprises de journalistes. Des personnalités politiques et des organisations de gauche, comme La France Insoumise, ont également affiché leur soutien, par le biais de communiqués ou par leur présence aux rassemblements qui ont eu lieu ce matin à Paris et Marseille.

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C’est dans le cadre de l’enquête déclenchée par la plainte du ministère qu’en septembre 2023, Ariane Lavrilleux a été fouillée et placée en garde à vue de 39 heures dirigée par la DGSI. Depuis, les services de contre-espionnage et d’antiterrorisme traquent ses agissements : géolocalisation en temps réel, analyse de ses communications privées, surveillance des locaux de Disclose et examen de ses comptes bancaires et de ses déplacements. ” J’ai été suivi dans le tram, allant donner des cours de journalisme à Montpellier, à une conférence de journalistes en Belgique (…) Tout ça pour tenter de retrouver qui avait informé Disclose, qui avait permis à Disclose de révéler une information d’intérêt général.», dénonce le journaliste auprès de France Inter. Elle souligne que l’État utilise la loi de 2010 sur le secret des sources pour cibler non seulement les journalistes, mais aussi les lanceurs d’alerte. Depuis 2010, 27 journalistes ont été convoqués par la DGSI ou placés en garde à vue.

Cet acharnement envoie un message clair à tous ceux qui mettent le nez dans les sales affaires que l’impérialisme français préfère garder secrètes. Ce n’est pas la première fois que des journalistes de Divulguer sont visés pour avoir révélé des faits de ce genre, comme les ventes d’armes françaises à l’Arabie Saoudite qui ont été utilisées par la pétromonarchie pour faire la guerre aux rebelles yéménites. Aujourd’hui, l’État multiplie les attaques répressives contre les journalistes, mais aussi contre tous ceux qui dénoncent sa complicité dans les crimes de dictateurs comme al-Sissi.

Derrière la répression d’un journaliste, c’est la possibilité même de s’opposer au militarisme français et à l’impérialisme qui est visée. Il est essentiel de s’élever contre ces attaques qui visent également des partisans de la Palestine, comme Anasse Kazib et plusieurs autres personnalités politiques. Toutes les charges retenues contre Ariane Lavrilleux doivent être abandonnées ! Enquêter et rendre compte de la politique militaire française n’est pas un crime. Solidarité avec Ariane Lavrilleux !

 
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