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Le gaz hilarant, un fléau qui ne fait plus rire

l’essentiel
Le protoxyde d’azote ou gaz hilarant est de plus en plus consommé ces dernières années dans les milieux fêtards toulousains. Cela crée des nuisances que les autorités peinent à juguler, faute de moyens répressifs.

Cela fait rire ceux qui en consomment mais n’amuse pas les autorités sanitaires et les forces de l’ordre. Lorsqu’il est question du protoxyde d’azote, nos interlocuteurs sont unanimes. “C’est un véritable fléau difficile à combattre.” Ce produit dont l’utilisation peut provoquer de graves séquelles, plus connu sous le nom de gaz hilarant, circule de plus en plus, ces dernières années, dans les milieux festifs mais pas seulement.

A Toulouse, la mairie a pris un arrêté en 2020, renouvelé chaque année depuis. Cette dernière interdit « la détention, l’utilisation et l’abandon de cartouches de protoxyde d’azote dans le domaine public ». «Ça permet aux policiers de verbaliser la consommation», explique Emilion Esnault, l’adjoint en charge de la sécurité. Nous avons pris ce décret en prévision du législateur. Depuis, la loi a précisé l’interdiction de consommation. vente aux mineurs.

Sur le comptoir

S’il est avéré nocif pour la santé, le protoxyde d’azote n’est pas classé parmi les produits stupéfiants, confirme le parquet de Toulouse. « On le trouve en vente libre, notamment pour la chantilly. »

« Nous n’avons pas d’arsenal », déplore un policier de terrain qui récupère chaque jour des bidons de produit avec ses équipes. « Certains jeunes sont dépendants. Vous pouvez trouver des « Ubers » avec des malles pleines. Il existe des petites et grandes bouteilles. En fait, c’est un peu comme ceux qui se font livrer un apéritif à domicile. Tout se passe sur Internet. Les gens commandent et se font livrer.

Le gaz hilarant se présente sous la forme d’une sorte de cylindre. Il est livré avec un « robinet ». Les consommateurs y déposent un ballon qu’ils gonflent avec le produit avant de l’inhaler. Le protoxyde d’azote agit rapidement. Il provoque une sensation de rotation et s’accompagne d’une vingtaine de secondes de rire.

La consommation peut avoir lieu dans la rue. « En plein été, les fenêtres ouvertes, le bruit et la foule créent des nuisances pour les riverains », constate Emilion Esnault. « En général, nous trouvons beaucoup de cartouches comme déchets. Il y en a trop dans nos rues.

De 15 ans à 30 ans

Lors de certaines soirées, « on voit des gens avec des bretelles se promener avec des cartouches de grande capacité sur le dos pour distribuer des doses. C’est un fléau», poursuit un observateur.

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Emmanuelle, une Toulousaine qui fréquente les discothèques, notamment près de Sesquières, raconte : “Sur le parking entre les discothèques, on voit des groupes de jeunes en train de s’en prendre.”

Le décret pris en 2020, l’un des premiers en , a mis en avant les risques de ces cartouches abandonnées pour les piétons et cyclistes. «C’est aussi potentiellement dangereux pour les scooters et les cyclistes», souligne un policier.

Les consommateurs de ce gaz hilarant ont majoritairement entre 15 et 30 ans environ. Ils l’obtiennent pour des sommes allant de 20 à 40 € pour trente à cinquante doses.

En termes de sanctions, il s’agit d’une amende de classe 2 de 150 € pour les consommateurs. Quant aux vendeurs, ils peuvent être poursuivis pour pratique commerciale dissimulée ou travail dissimulé.

Des déchets qui peuvent exploser

De nombreuses cartouches de protoxyde d’azote sont abandonnées dans les rues de Toulouse. Ces déchets jonchent les caniveaux et les parkings. S’ils présentent un risque pour les piétons et les cyclistes, ils sont également nocifs pour l’environnement.

Selon nos informations, les policiers qui les collectent ont beaucoup de mal à trouver une solution pour s’en débarrasser et les stocks ont pu s’accumuler ces derniers mois.

Pour les salariés des services voirie et espaces verts de la Mairie, un protocole existe. « Les cartouches de protoxyde d’azote peuvent exploser lors de l’incinération, elles sont donc retirées des poubelles des rues », nous explique la communauté. Toutes les cartouches ramassées ou sorties des sacs poubelles sont regroupées et acheminées vers le centre de transfert de bois et déchets greens de Daturas qui les évacue.

 
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