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“C’est comme avoir un point rouge sur le front”

« Le dernier acte avant le tir lui-même »

Après cinq heures de patrouille au large de la Suède et des pays baltes, aucun navire suspect n’a été repéré. Vers 15 heures, la nuit tombe sur la mer Baltique mais la mission de renseignement se poursuit. Dans la nuit de mercredi à jeudi, alors qu’il survolait les eaux internationales à proximité de l’enclave russe de Kaliningrad, l’Atlantic 2 a été victime d’une tentative de brouillage électronique. Rien d’inhabituel pour l’instant : depuis plusieurs mois, les forces russes perturbent les signaux GPS dans la Baltique, avec leurs systèmes Tobol et Krasukha-S4, installés à Kaliningrad. Mais, cette fois, l’avion est également éclairé par un radar de conduite de tir, provenant d’une batterie sol-air russe S400. Selon l’armée française, il s’agit de l’un des systèmes les plus avancés de l’arsenal de Moscou.

« C’est le dernier acte avant le tir lui-même », explique Xavier Tytelman, radariste à bord d’Atlantique 2 entre 2005 et 2009. « C’est comme avoir un point rouge sur le front », ajoute le spécialiste de l’aéronautique. . A bord, on ne sait pas si le coup de feu a été tiré. Face à un véritable missile, l’appareil a peu de chance de survivre. » Les militaires ont donc besoin de sang-froid pour mesurer la menace, même si la probabilité que la Russie abatte délibérément un avion de l’OTAN est très mince.

“Tout était calme”, ​​se souvient Guillaume Bonnet, reporter de l’AFP présent à bord lors de la mission. Personne ne m’a rien dit. À un moment donné, j’ai senti que les gars étaient un peu nerveux mais c’est tout. » Vers 4 heures du matin, au retour vers Lorient, un militaire murmure à l’oreille du journaliste : « Ce n’est pas le vol le plus fluide qu’on ait fait. » Guillaume Bonnet n’a découvert les détails de l’incident que le lendemain.

« Hostilité contenue »

Du côté du staff, on préfère minimiser l’incident. Une telle initiative “n’est pas exceptionnelle dans ce domaine” et “permet que la Russie ne reste pas passive”, a expliqué à l’AFP le colonel Guillaume Vernet, porte-parole de l’armée. La Russie a ainsi « fait connaître, de manière contenue, son hostilité » mais « le comportement professionnel de l’équipage (français) a permis d’éviter toute escalade » précise encore le colonel Vernet.

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Théâtre stratégique pendant la guerre froide, la mer Baltique redevient progressivement un espace d’affrontement hybride. Avec l’adhésion de la Finlande et de la Suède, cette mer peu profonde est désormais appelée « lac OTAN ». Pour compenser un rapport de force à son encontre, la Russie mène une guerre hybride incluant cyberattaques, sabotages, espionnage, etc. « Nous assistons au renouveau stratégique des théâtres maritimes en sommeil depuis la guerre froide », estime l’ancien chef d’état-major. de la Marine Bernard Rogel. Mais en mer Noire comme en Baltique, nous ne devons ni nous laisser intimider par les provocations, ni réagir de manière excessive. Les règles d’engagement restent claires. »

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