La pénurie de gaz frappe un pays africain

Les longues files d’attente devant les épiceries et les stations-service reflètent la crise du gaz en Tunisie.

En effet, depuis plusieurs jours, des régions entières, notamment rurales en Tunisie, souffrent d’une pénurie de bouteilles de gaz domestique.

Cet outil indispensable, utilisé pour cuisiner et se chauffer, fait cruellement défaut alors qu’une vague de froid intense balaye le pays.

La pénurie de gaz ; une situation critique pour la Tunisie

Tout d’abord, il faut savoir que seulement 38% des foyers tunisiens, principalement dans les grandes villes, sont raccordés au gaz de ville.

Dans le reste du pays, la bouteille de gaz constitue la principale source d’énergie domestique. Mais les approvisionnements ont du mal à suivre.

Mounir Riahi, grossiste à Béja (nord-ouest), décrit à l’AFP une baisse drastique des livraisons : « En temps normal, je vends entre 3 500 et 4 000 bidons par jour. Ces derniers jours, nous n’en recevons que 800. »

Dans certaines zones rurales, les pénuries obligent les habitants à cuisiner au feu de bois, renouant avec des pratiques d’un autre temps.

Les files d’attente s’allongent dans les gouvernorats comme Jendouba, Kairouan et d’autres régions touchées.

Les causes d’un blocage

La demande accrue due au froid n’est pas le seul facteur de pénurie dans ce pays du Maghreb.

Selon Brahim Ziouziou, vice-président de la Chambre nationale des distributeurs de gaz domestique, le retard d’un navire chargé de gaz naturel liquéfié a aggravé la crise.

A cela s’ajoute une capacité de production réduite à 150 000 bouteilles par jour, bien en deçà des 200 000 nécessaires.

Cette baisse est liée à un incendie en mars dernier au centre emplisseur de Radès, principal hub du pays.

Un espoir imminent

Face à cette situation critique, trois navires transportant du gaz naturel liquéfié doivent accoster cette semaine dans les ports tunisiens. Khaled Bettine, PDG de la Société Nationale de Distribution Pétrolière « Agile »ont annoncé leur arrivée échelonnée entre jeudi et samedi.

Ces expéditions devraient permettre de retrouver un rythme de production normal, estimé à 180 000 bidons par jour.

En attendant, les autorités s’efforcent de renforcer la distribution dans les zones les plus touchées. A Jendouba par exemple, 1 680 bouteilles ont été distribuées en urgence mercredi dernier.