Les présidents russe et iranien ont salué l’accord qu’ils doivent signer vendredi, un accord censé donner un nouvel « élan » à une alliance entre deux pays aux relations hostiles avec l’Occident.
Soumis à de lourdes sanctions internationales qui affectent leurs économies, la Russie et l’Iran ont procédé ces dernières années à un rapprochement accéléré, notamment depuis l’assaut contre l’Ukraine.
Les deux pays ont également essuyé des échecs et une perte d’influence, notamment en décembre avec la fuite de Syrie de leur allié Bachar al-Assad.
Vendredi, les présidents Vladimir Poutine et Massoud Pezeshkian doivent signer un « accord de partenariat stratégique global », un pacte couvrant tous les domaines, y compris militaire. Le document n’a pas encore été rendu public.
Cela va «dynamiser nos liens et les renforcer», a souligné le dirigeant iranien depuis le Kremlin.
Son homologue russe Vladimir Poutine a salué un accord offrant « un nouvel élan à presque tous les domaines de coopération ».
Téhéran et Moscou veulent faire contrepoids, aux côtés de Pékin et Pyongyang, à l’influence américaine. Ils ont noué des liens étroits, notamment militaires, et se soutiennent sur de nombreux dossiers internationaux, du Moyen-Orient au conflit en Ukraine.
Selon la présidence russe, les deux dirigeants s’exprimeront devant la presse après la signature de l’accord vendredi.
Massoud Pezeshkian, arrivé vendredi matin à Moscou, a déposé une gerbe de fleurs devant la tombe du Soldat inconnu et a rencontré le Premier ministre russe Mikhaïl Mishustin.
Son déplacement intervient quelques jours avant le retour au pouvoir à Washington de Donald Trump, architecte d’une politique dite de « pression maximale » envers l’Iran lors de son premier mandat (2017-2021).
L’accord de vendredi portera sur “la coopération économique et commerciale dans les domaines de l’énergie, de l’environnement et des questions liées à la défense et à la sécurité”, a indiqué la semaine dernière l’ambassade d’Iran en Russie, sans fournir davantage de détails.
-« C’est une étape vers la création d’un monde plus juste et plus équilibré. L’Iran et la Russie, conscients de leur responsabilité historique, construisent un nouvel ordre », a écrit Abbas Araghchi, le chef de la diplomatie iranienne, dans un article publié par l’agence de presse russe Ria Novosti.
Il a affirmé qu’il s’agissait de remplacer « l’hégémonie » – sous-entendue par l’Occident – par la « coopération ».
« Développer les capacités »
Son homologue russe Sergueï Lavrov a déclaré mardi que ce traité visait notamment à « assurer une capacité de défense fiable ».
Il a soutenu que le texte n’était “dirigé contre personne”, estimant que les Occidentaux qui le critiquaient cherchaient “constamment” à montrer que “la Russie, l’Iran, la Chine et la Corée du Nord préparent quelque chose contre quelqu’un”.
Si les contours de ce nouveau traité restent encore flous, Moscou a conclu l’année dernière un texte du même nom avec la Corée du Nord. Un article de ce document prévoit une « aide militaire immédiate » en cas d’agression armée d’un pays tiers.
Mais le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, cité par les médias russes, a affirmé cette semaine que le traité avec Téhéran ne visait pas à « créer une alliance militaire » similaire à celle scellée entre Moscou et Pyongyang.
La Corée du Nord est accusée par Kiev et les Occidentaux d’avoir envoyé des soldats combattre aux côtés de l’armée russe contre les forces ukrainiennes. Moscou et Pyongyang n’ont ni confirmé ni infirmé.
Téhéran, de son côté, est accusé par l’Occident de fournir à la Russie des drones explosifs et des missiles à courte portée, aidant ainsi l’armée russe en Ukraine. Des accusations rejetées par l’Iran.
La dernière rencontre entre MM. Pezeshkian et Poutine remontent au mois d’octobre, lors du sommet des BRICS en Russie. Vladimir Poutine a ensuite appelé à consolider la « dynamique positive » concernant leur coopération économique.
La Russie souhaite notamment développer un projet de corridor logistique – ferroviaire et maritime – entre Moscou, Bakou et Téhéran, sur un axe nord-sud.
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