Le secteur automobile est à la une de l’actualité économique et sociale avec l’annonce de la restructuration – et désormais de la fermeture – de l’usine Audi de Forest. Il y a deux ans, les délégués du secteur automobile de la CNE ont lancé un projet pour débattre du modèle social et de la mobilité que nous souhaitons, tout en préservant l’emploi.
Au CNE, nous cherchons depuis plusieurs années des stratégies pour faire face au massacre social annoncé et avons décidé d’aborder désormais cette question à travers une gestion prospective de l’emploi. En 2022, nous lançons une discussion, avec les délégués du secteur, pour éviter les pertes d’emplois, mais aussi pour débattre du modèle social et de la mobilité que nous souhaitons pour l’avenir.
Nous avons d’abord recueilli le ressenti des travailleurs, via une enquête. L’enquête a porté sur la vision que les salariés et cadres avaient de leur secteur et de leur métier, ainsi que leur connaissance des enjeux de décarbonation de l’économie et de leur droit à la formation. Nous avons impliqué nos homologues néerlandophones d’ACV Puls dans l’enquête. Nous avons impliqué nos homologues néerlandophones d’ACV Puls dans l’enquête. Vous retrouverez tous les résultats de l’enquête ici.
Nous avons ensuite rassemblé un maximum d’études réalisées par des experts, au niveau national ou international, pour objectiver les perspectives. Le constat est clair et dramatique : du scénario le plus optimiste au scénario le plus pessimiste sur l’emploi (en France, car il n’existe actuellement aucune étude belge sur ce sujet), on oscille entre 21% et 57% de suppressions d’emplois dans le secteur automobile. services[1] d’ici 2050. Cela est alarmant, mais met également en perspective le fait que les choix stratégiques peuvent grandement influencer l’avenir de l’emploi.
Que devons-nous faire face à ces constats ? Organisez-vous et construisez notre rapport de force !
En 2024, nous avons décidé de mettre à l’ordre du jour de chaque entreprise une gestion prévisionnelle de l’emploi. Le Comité d’Entreprise est compétent sur ce dossier qui est actuellement laissé au frigo ! Quelles fonctions sont susceptibles d’évoluer prochainement ? Quelles tâches vont apparaître ou disparaître avec la digitalisation et l’électrification des véhicules ? Et quels métiers vont évoluer ? Voici le menu des prochaines discussions !
Si le comité d’entreprise est une porte d’entrée pour tenter de préserver l’emploi des travailleurs, il sera insuffisant pour influencer les choix des patrons. Nous discuterons également avec le personnel de l’urgence d’utiliser leur droit à la formation de 5 jours par an.[2] et les freins qui les en empêchent. En effet, bien que l’accord sectoriel sur le droit à la formation soit avantageux, peu de salariés et de cadres y ont recours dans le secteur en raison de la surcharge de travail ou de leur méconnaissance de ces droits. A nous de les informer et de les aider à lever ces obstacles !
-Restent enfin des questions épineuses : comment faire peser les intérêts des salariés dans la balance des décisions stratégiques, face à l’appétit des actionnaires ? Comment faire comprendre aux patrons que les changements de métiers sont inévitables, mais que les travailleurs et la qualité de leur emploi ne seront pas des variables d’ajustement ? Aucune illusion ne reste là-dessus, seulement la combativité : par la porte ou par la fenêtre, il faudra peser sur ces débats !
[1] Syndex, « Électrification de l’automobile et emploi en France ». étude pour la Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme, juin 2021.
[2] Dans les entreprises de plus de 20 salariés. Retrouvez plus d’informations sur notre page formation
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