Par
Romaric Larue
Publié le
17 janvier 2025 à 10h39
Kenny Damange32 ans, est jugé par la cour d’assises de l’Orne pour le meurtre de son grand-père, Gérard Damange, en avril 2021, à Alençon. Il encourt le la réclusion à perpétuité. Le verdict est attendu ce vendredi 17 janvier 2025, en fin de journée.
L’avocate générale Laëtitia Mirande sollicitée 25 ans de réclusion criminelle contre l’accusé. Une peine justifiée au regard de la gravité du crime : « 31 coups de couteau, une vie perdue, la brutalité des lieux, l’absence de reconnaissance des faits et d’empathie », a commenté le magistrat.
Publications avec des « histoires similaires et spécifiques »
Dans ses réquisitions, Laëtitia Mirande est revenue sur cette “vie violemment emportée”, par 31 coups de couteaudans un contexte « imprégné d’alcool et de consommation de toxines ».
Si le dossier est constitué de « zones d’ombre, d’absences de mémoire, de versions évolutives », des éléments « techniques » et « environnementaux » démontrent la culpabilité par Kenny Damange. Comme le messages envoyé par l’accusé à ses proches, après les faits, dans lequel il avoue le crime. « Il donne des récits similaires, précis, qui correspondent à ses déclarations en garde à vue. Il parle également d’égorgement, même s’il affirme aujourd’hui n’avoir constaté aucune blessure au cou. »
La version de l’accusé désamorcée
Devant le tribunal, Kenny Damange a clamé son innocence. Il a avancé sa version de la soirée, accusant même son oncle d’être le meurtrier. «Mais il avait disculpé son oncle lors de quatre audiences sur six. Les éléments de la procédure permettent d’exclure l’oncle comme auteur du crime et d’incriminer l’accusé. »
Kenny Damange affirme avoir frappé ou pourchassé son grand-père une ou deux fois. Pas plus. Selon lui, l’altercation aurait eu lieu quelques heures avant les faits. “Toutes les blessures et lésions sur le corps de la victime ont la même datation”, a désamorcé Laëtitia Mirande. « Il n’y a qu’une seule scène de violence. Ni deux, ni trois. Il ne s’est pas écoulé plusieurs heures entre les coups de poing et les 31 coups de couteau. »
-D’autant que les coups portés au visage ont provoqué un hématome sous-dural et une hémorragie intracrânienne chez le septuagénaire. « Le coup de pied était suffisamment violent pour que la plante de la plante du prévenu marque son visage. »
Modification des déclarations
Enfin, l’avocat général a souligné le plusieurs changements de version trentenaire. En garde à vue, lors des interrogatoires, lors de la reconstitution, au procès. A chaque fois, il changeait de discours. « Il a modifié sa version en fonction de qui lui posait les questions et de ce qui lui était présenté. Ses déclarations sont pleines d’incohérences et il s’énerve dès qu’on lui présente un élément de contradiction. »
Et d’ajouter : « Selon lui, il est innocent car il ne se souvient de rien. Mais il n’a aucune preuve à avancer. »
Lors de sa plaidoirie, Me Elsa Gilet-Ginisty, avocate de l’oncle, victime de violences, a demandé qu’une interdiction de contact avec son client soit prononcée ainsi qu’une interdiction de comparaître dans l’Orne. «Je veux qu’il paie pour ce qu’il a fait», a déclaré la fille de la victime lors du procès.
Surveillance socio-judiciaire
Outre la peine d’emprisonnement pénale, le procureur général a également demandé la mise en place, dès sa libération, d’un suivi socio-judiciaire de 10 ans, assortie d’une peine de 4 ans en cas de non-respect, et de l’interdiction de détenir ou de porter un armé pendant 10 ans.
C’est maintenant au tour de l’avocat de la défenseMe Claude Marand-Gombar pour plaider. Le tribunal délibèrera ensuite.
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