«Pour un plein, je paie habituellement environ 100 francs», rembobine Vanessa. Là, c’était exorbitant : 135 francs ! Je pensais que c’était une erreur… Mais non. Début janvier, la Genevoise faisait le plein de sa voiture au Garage des Vollandes, en centre-ville. Un choc : « Je n’en croyais pas mes yeux. J’ai ensuite vérifié sur Internet et partout en Suisse le prix de l’essence était bien inférieur.»
En effet, avec le Sans plomb 95 à 2,34 francs, la station-service était de loin l’une des plus chères du pays. Par rapport à la moyenne, les prix y étaient environ 50 centimes plus élevés le litre, selon le radar des prix des carburants du Touring Club Suisse (TCS). Aujourd’hui encore, ses prix restent bien plus élevés qu’ailleurs.
Directeur du Garage des Vollandes, Charles-Albert Giacobino assure ne pas maîtriser la situation, en raison du « contrat spécial » qui le lie à Tamoil. « Je suis son seul véritable client privé. Les autres stations-service sont soit franchisées, soit directement exploitées par le géant pétrolier. De plus, mon contrat, qui date de plus de 10 ans, fixe des prix de référence désormais très éloignés de ceux du marché. Aujourd’hui, poursuit le chef d’entreprise, « Tamoil me fait payer cher le carburant, donc je le vends cher, mais avec les mêmes marges qu’ailleurs. Mon contrat est en cours de renégociation. Charles-Albert Giacobino ajoute que les revenus générés par la vente d’essence ne constituent qu’une « infime partie » du chiffre d’affaires de son garage, qui propose un service à la pompe en journée.
Tamoil Suisse confirme : « Dans notre réseau, c’est le seul contrat de ce type. Elle repose sur un modèle économique qui doit être revu ; les négociations sont en cours depuis plusieurs mois.
D’une manière générale, «la fixation des prix suit le principe de l’offre et de la demande», résume Ueli Bamert, responsable de la communication chez Avenergy Suisse, qui représente les importateurs de carburant. L’État n’impose pas de tarifs ; elles sont décidées par les compagnies pétrolières ou par les exploitants de stations-service. “De nombreux facteurs entrent en jeu : les taxes, le prix du pétrole sur le marché mondial, le coût du transport, le taux de change du dollar ou encore la proximité d’un magasin avec une station-service.”
-La localisation des points de vente influence également la facture des automobilistes. « La présence d’une concurrence plus ou moins forte sur place joue évidemment un rôle. Les prix dépendent aussi du niveau des loyers et des salaires dans chaque région », explique Laurent Pignon, porte-parole du TCS. Ce dernier constate que les prix sont souvent plus bas en Valais, à Fribourg ou dans les Grisons. Selon le radar des prix des carburants, jeudi, l’essence la moins chère du pays était cependant disponible dans deux stations-service bernoises, l’une à Brügg et l’autre à Langenthal (1,56 fr./l pour le sans plomb). 95).
En règle générale, conclut Ueli Bamert, « le carburant est plus cher en zone urbaine et sur autoroute qu’en campagne et sur le réseau routier secondaire ».
Attention aux fausses économies
Pour faire le plein au moins cher possible, les automobilistes font parfois un détour de plusieurs kilomètres afin de s’approvisionner dans une station-service aux tarifs attractifs. Selon la distance parcourue, ce n’est pas toujours bon pour le portefeuille. Plusieurs sites de référence, dont celui du TCS, conseillent d’appliquer la règle des « trois fois cinq » pour que le voyage soit rentable. Un prix inférieur de 5 centimes le litre ne reste avantageux que si le détour n’excède pas 5 km (10 km aller-retour donc), et seulement si le réservoir contient au moins 50 litres.
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