Un bébé kidnappé le 7 octobre 2023 avec son frère de 4 ans, tous deux toujours détenus en otages à Gaza, préoccupent de nombreux Israéliens, alors qu’une trêve et la libération des otages sont annoncées.
Kfir Bibas, dont le deuxième anniversaire tombe samedi, est le plus jeune otage parmi les 251 personnes enlevées lors de l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le territoire israélien il y a 15 mois.
Ces derniers jours, d’innombrables messages de soutien accompagnés de sa photo abondent sur les réseaux sociaux, témoignant de la ferveur de tous ceux qui espèrent sa libération.
Les images filmées et diffusées par le Hamas le 7 octobre de Shiri Bibas, la mère, serrant dans ses bras ses deux petits garçons roux Kfir et Ariel lors de leur enlèvement dans leur maison du kibboutz Nir Oz, ont été l’un des symboles de la tragédie qui a frappé Israël. ce jour-là.
Depuis, aucune nouvelle n’a filtré à leur sujet, hormis l’annonce fin novembre 2023 par le Hamas de leur mort dans un bombardement israélien, ce qu’Israël n’a jamais confirmé.
Egalement kidnappé, le père des deux garçons, Yarden Bibas, 34 ans, n’a pas été détenu avec sa famille, selon les témoignages d’ex-otages libérés fin novembre 2023 grâce à la seule trêve à ce jour dans la guerre.
En cas de confirmation définitive de l’accord de trêve entre le Hamas et Israël annoncé mercredi après plus de 15 mois de guerre, le sort des enfants Bibas, seuls mineurs encore captifs à Gaza, devrait être connu rapidement, car leurs noms apparaissent (avec ceux de leurs parents) sur la liste des 33 otages prioritaires à libérer.
« Un immense bonheur »
Avant l’annonce de l’accord, deux sources proches du Hamas avaient indiqué à l’AFP que les otages seraient libérés “par groupes, en commençant par les enfants et les femmes”.
“Les imaginer revenir vivants me procure un immense bonheur”, a déclaré à l’AFP Hila Shlomo, 23 ans, musicienne, venue jeudi matin sur la place dite des otages à Tel-Aviv.
“Ce qui est arrivé à ces enfants est un symbole, un symbole du mal humain mais aussi de la victoire de la vie, si on arrive à les libérer, quel que soit le prix à payer”, a déclaré la jeune femme, visiblement émue.
Un peu plus loin, deux retraités, Osnat Nyska et Yafa Wolfensohn, partagent également leur émotion lorsque sont évoqués les noms des enfants Bibas.
“Je pense à elles, ces deux petites rousses et j’ai des frissons”, raconte Mme Nyska, 70 ans, dont les petits-enfants étaient à la maternelle avec le petit Bibas.
“Ils sont vraiment un symbole (…), les deux plus jeunes enfants enlevés et s’ils ne sont plus en vie, ce sera un crève-cœur”, ajoute Mme Wolfensohn, qui refuse d’imaginer une telle issue.
Les deux femmes sont présentes aux rassemblements hebdomadaires pour la libération des otages sur cette place du centre de Tel-Aviv.
«En malade»
Parmi les intervenants samedi soir, le grand-père des enfants, Eli Bibas, s’est adressé à la foule.
« Samedi prochain, notre Kfir fêtera son deuxième anniversaire en captivité. Comment est-il possible que mon petit-fils, kidnappé à 8 mois et demi, fête son deuxième anniversaire en enfer ? Comment est-il possible qu’il n’ait toujours pas fêté son anniversaire avec son père, sa famille, chez lui et dans son pays ? dit M. Bibas.
Des membres de la famille, contactés jeudi par l’AFP, ont refusé de commenter l’accord actuel mais ont publié un communiqué mercredi.
« Nous sommes au courant d’informations selon lesquelles notre famille fait partie de la première phase de l’accord et que Shiri et les enfants devraient être parmi les premiers à être libérés. Compte tenu de nos expériences passées de déception, nous ne considérons rien de définitif tant que nos proches n’ont pas traversé la frontière », indique le communiqué.
Lors d’un match de football mercredi soir, des joueurs du club Hapoel Beersheva brandissaient sur le terrain avant le match des ballons orange, couleur symbolique des enfants Bibas depuis leur enlèvement en raison de la couleur de leurs cheveux.
“Tous les otages sont dans nos cœurs mais je ne pense pas avoir tort de dire que nous pensons tous en premier au petit Bibas”, déclare Nelly Ben Israel, bibliothécaire à l’Université hébraïque de Jérusalem.
(AFP)
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