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quelles sont les différences entre ces fusées concurrentes

La compétition entre les deux hommes les plus riches du monde, Jeff Bezos et Elon Musk, dépasse les frontières terrestres. Avec un premier vol réussi ce jeudi 16 janvier de la fusée New Glenn, créée par sa société Blue Origin, le fondateur d’Amazon espère concurrencer le lanceur Falcon 9 de Space X, mais aussi Ariane 6, la fusée de l’Agence spatiale européenne.

Quelle fusée a la plus grande capacité ? Lequel est le plus fiable, voire… le plus “écologique” ? Tour d’horizon de leurs performances respectives.

► Performances

Avec ses 98 mètres de haut, la fusée New Glenn est bien plus grande que ses deux rivales : Falcon 9 ne mesure « que » 70 mètres de haut, et Ariane 6 jusqu’à 62 mètres. Toutefois, Falcon 9, New Glenn et Ariane 6 sont trois lanceurs moyens, mais celui de Blue Origin a une capacité de 45 tonnes en orbite basse, proche de celle des lanceurs lourds (plus de 50 tonnes). De son côté, la fusée Space X a une capacité de 22 tonnes en orbite basse, et Ariane 6 de 21 tonnes.

Pour atteindre une orbite de transfert lui permettant de propulser un satellite pour qu’il s’installe à une altitude de 36 000 km, où il tournera à la vitesse de la Terre, New Glenn s’en sort également bien, avec ses 13 tonnes de capacité, contre 11 tonnes pour Ariane 6 et 9 tonnes pour Falcon 9.

► Coût d’un lancement

Les prix de base pour le lancement des trois fusées sont du même ordre : de 70 millions de dollars (environ 68 millions d’euros) pour le Falcon 9, entre 70 et 115 millions d’euros pour Ariane 6, et entre 68 et 110 millions de dollars pour New Glenn. .

« Ce sont les prix affichés, mais le prix réel des missions augmente très vite, par exemple pour répondre à des besoins militaires. Des réductions importantes sont également faites pour les premiers vols »underlines Olivier Sanguy, from the Cité de l’espace in Toulouse.

► Fiabilité

Si vous fabriquez un satellite, petit bijou technologique coûtant plusieurs millions d’euros, le choix du lanceur est crucial si vous ne voulez pas jeter tout cet argent par les fenêtres. Pour le moment, mieux vaut miser sur la fusée Falcon 9, même si une de ses missions a échoué l’été dernier, recommande Olivier Sanguy.

« C’est le plus fiable sur le plan opérationnel, car il compte plus de 420 vols à son actif, et seulement 2 ou 3 échecs. Son pourcentage de réussite est supérieur à celui d’Ariane 5 qui était, à juste titre, considéré comme un excellent lanceur.explique le responsable de l’actualité spatiale.

De leur côté, les fusées New Glenn et Ariane 6 n’ont effectué qu’un seul vol chacune. Leurs missions se sont globalement bien déroulées. Le lanceur Blue Origin n’a cependant pas réussi à poser son booster, premier étage permettant le décollage de l’appareil, qui ne peut donc pas être réutilisé.

Lors de son premier lancement à l’été 2024, le moteur du deuxième étage d’Ariane 6 n’a pas pu redémarrer à plusieurs reprises, comme cela était initialement prévu.

► Pollution et débris spatiaux

Les trois fusées disposent de moteurs spéciaux leur permettant de se désorbiter pour limiter la production de débris spatiaux.

Fin 2022, la société Space X a même été la première à faire atterrir le premier étage d’une de ses fusées, le booster, afin de pouvoir le réutiliser. Même si la première mission n’a pas rempli cet objectif, New Glenn devrait à terme offrir la même possibilité. Ce n’est pas le cas d’Ariane 6, dont le premier étage n’est pas réutilisable.

« Il est difficile de comparer l’empreinte environnementale de chacun de ces appareils. Comme pour les voitures électriques, la pollution générée par un booster réutilisable est probablement plus importante à sa sortie d’usine, puis s’aplanit au fur et à mesure de sa réutilisation.estime Olivier Sanguy.

► Carburant

Les trois fusées utilisent des méthodes de propulsion différentes. Les fusées Ariane 6 sont propulsées par de la poudre et ses deux étages par de l’hydrogène mélangé à de l’oxygène liquide.

Le carburant du Falcon 9 est du kérosène, également mélangé à de l’oxygène liquide. De son côté, New Glenn utilise deux carburants différents pour ses deux étages : du méthane liquide pour le premier, et de l’hydrogène pour le second.

« Nous ne connaissons pas l’impact à long terme du rejet de ces polluants dans la haute atmosphère.précise Olivier Sanguy. Il n’y a aucune raison de s’en inquiéter pour l’instant, mais les agences spatiales le surveillent de près. »

 
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