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Hervé Koubi, le patrimoine algérien sous un nouveau jour

La réputation de la compagnie de danse française d’Hervé Koubi la précède puisqu’elle s’est déjà produite aux Etats-Unis, pays qui lui réserve toujours un accueil chaleureux. Du mardi 28 janvier au dimanche 2 février, c’est au très réputé Joyce Theatre de New York que le chorégraphe franco-algérien présentera l’une de ses pièces phares, « Ce que le jour doit à la nuit ».

« Ce que le jour doit à la nuit ». ©Karim AMAR

Danser l’Algérie

Le spectacle, mélange de capoeira (art martial afro-brésilien), d’acrobatie et de danse moderne, est une plongée captivante dans l’histoire de l’Algérie interprétée par douze danseurs. Une histoire profondément liée à celle des origines d’Hervé Koubi et de son rapport à la danse. Après une enfance et un doctorat en pharmacie à Marseille, il se forme au métier de danseur dans la compagnie de Rosella Hightower à Cannes, une véritable leçon de vie.. « Pour cette femme, l’expérimentation était la voie à suivre. Il n’y avait pas de bonne ou de mauvaise façon de faire les choses, il suffit de se dépasser et de travailler dur. » dit le chorégraphe.

En 2009, lorsqu’il apprend ses origines algériennes, il décide, aux côtés de son ami et co-fondateur de la compagnie Guillaume Gabriel, de se rendre à Alger pour découvrir ce pays et recruter des danseurs. « Nous n’avons eu presque aucun contact et avons organisé une audition. Le jour venu, 249 hommes se sont présentés, tous des danseurs de rue. » dit Guillaume Gabriel. Ce qui explique pourquoi la pièce est composée uniquement de danseurs masculins.

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« Ce que le jour doit à la nuit ». ©Olivier SOULIE

Inspiré d’un roman de Yasmina Khadra

C’est de cette rencontre avec des danseurs algériens qu’est né « Ce que le jour s’oppose à la nuit ». « Cette pièce est une rencontre entre deux mondes, l’idée de faire un pas vers l’autre, d’opposer l’amitié à la haine, et que tout n’est ni noir ni blanc. Et bien sûr, aborder la question de l’oubli, si forte dans l’histoire algérienne. » explique encore Guillaume Gabriel. « Ce sont mes frères retrouvés. Je me suis identifié à cette énergie brute qui n’a pas de modèle comme les danseurs conventionnels mais suit l’intuition de son corps”, adds Hervé Koubi.

« What Day Opposes to Night », inspiré du roman du même nom de Yasmina Khadra, est une pièce d’énergie à la fois méditative et brute qui défie la gravité à travers des mouvements hautement athlétiques. En un peu plus d’une heure, les douze danseurs algériens et burkinabè parviennent à mettre en gestes et en émotions les liens qui nous unissent. ” Une création d’une beauté poétique », selon le New York Times, qui est également tombé sous le charme du chorégraphe franco-algérien.

 
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