Un défenseur de la liberté d’expression libéré

Carlos Correa, figure respectée de la défense des droits de l’homme au Venezuela, a été libéré après 9 jours de détention inexpliquée. Espoir de liberté d’expression dans un pays qui musele la presse. Mais le combat est loin d’être gagné…

Au Venezuela, pays où la liberté de la presse est menacée depuis plus de deux décennies, une lueur d’espoir vient de s’allumer. Carlos Correa, éminent défenseur des droits de l’homme et de la liberté d’expression, a été libéré le 16 janvier après 9 jours de détention arbitraire. Une libération saluée par son ONG Espacio Publico et la société civile, mais qui ne doit pas faire oublier le long chemin qui reste à parcourir pour garantir les libertés fondamentales dans ce pays d’Amérique latine.

Une figure respectée de la défense des droits de l’homme

Professeur d’université reconnu, Carlos Correa est une autorité en matière de liberté d’expression et de presse au Venezuela. A travers son organisation Espacio Publico, il documente inlassablement la censure et les attaques contre les médias indépendants. Un travail courageux et essentiel dans un pays classé à la peu enviable 159ème place (sur 180) du classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières.

Son arrestation le 7 janvier, quelques jours avant l’investiture controversée de Nicolas Maduro pour un troisième mandat présidentiel, a suscité une vive émotion. D’autres personnalités de l’opposition et de la société civile ont également été jetées en prison à cette occasion, signe d’un durcissement de la répression contre les voix critiques.

9 jours d’angoisse pour la liberté d’expression

Pendant 9 longs jours, Carlos Correa est resté détenu au secret, sans que ses proches sachent où il se trouvait ni de quoi il était accusé. Ce n’est que le 9 janvier qu’il a été présenté devant un tribunal… spécialisé dans les affaires de terrorisme ! Une qualification absurde et révoltante pour cet honnête homme, qui n’a jamais cessé de défendre pacifiquement les libertés.

Carlos Correa a été détenu pendant 9 jours mais n’aurait jamais dû l’être car c’est un militant et un homme intègre.

Le Syndicat National des Travailleurs de la Presse (SNTP)

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Sa libération, bien que très tardive, constitue un immense soulagement pour tous les défenseurs des droits humains. L’Espace Publico, qui a milité sans relâche pour sa libération, a salué la mobilisation nationale et internationale en sa faveur.

Le long combat pour la liberté de la presse au Venezuela

Mais cet éclaircissement ne doit pas masquer la sombre réalité : au Venezuela, le droit à s’informer et à s’exprimer librement est bafoué chaque jour. Selon le décompte effrayant d’Espacio Publico, plus de 400 médias (journaux, radios, télévisions) ont été fermés en un peu plus de 20 ans dans le pays. Une censure généralisée qui ne laisse qu’une poignée de médias indépendants, constamment harcelés et menacés par le pouvoir.

• 160ème place mondiale pour la liberté de la presse (Reporters sans frontières)
• Le pire score d’Amérique latine après Cuba et le Nicaragua
• Des dizaines de journalistes emprisonnés ou contraints à l’exil

La libération de Carlos Correa est une victoire, mais elle ne doit pas être qu’une parenthèse enchantée. Pour que le Venezuela revienne sur la voie de la démocratie et du pluralisme, il est essentiel que les voix dissonantes, les journalistes libres et les défenseurs des droits humains puissent s’exprimer sans crainte. Le combat entre Carlos Correa et l’Espacio Publico est plus que jamais d’actualité.

Nous poursuivons le travail pour la défense et la dignité humaine.

Communiqué de l’Espacio Publico après la libération de Carlos Correa

Alors que Nicolas Maduro entame un nouveau mandat présidentiel sous des accusations de fraude, la communauté internationale doit maintenir la pression pour que les libertés fondamentales soient respectées au Venezuela. La libération de Carlos Correa est un signal encourageant, mais il faudra faire beaucoup plus pour raviver la liberté d’expression dans ce pays meurtri. Le chemin sera long, mais avec des femmes et des hommes comme lui, l’espoir demeure.