Après 15 mois de guerre meurtrière et près de 50 000 morts, un accord de cessez-le-feu a été conclu entre Israël et le Hamas. Bien que non encore officiellement ratifiée, cette annonce suscite l’espoir parmi les habitants de Gaza, les familles des otages et les acteurs internationaux qui ont œuvré pour cette trêve. Un espoir toutefois teinté de prudence.
En effet, malgré l’annonce de la trêve, des bombardements et des alertes ont retenti jeudi dans le sud d’Israël et dans la bande de Gaza. Interrogé dans La Matinale de la RTS, Sébastien Boussoit, docteur en sciences politiques et spécialiste du Moyen-Orient, a mis en garde contre un optimisme excessif : « Tout le monde s’emballe et est convaincu que c’est un accord définitif, qu’il y aura la paix demain. Nous en sommes évidemment très loin.
Une coopération internationale sans précédent
Cet accord est le résultat d’une intense médiation internationale impliquant les États-Unis, le Qatar, l’Égypte et Israël. Même si les Nations Unies n’ont pas joué de rôle direct, des pressions importantes ont été exercées sur le Hamas et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Cependant, la fragilité politique en Israël demeure, notamment en raison de la dépendance de Netanyahu à l’égard d’une droite ultranationaliste opposée à tout compromis.
L’arrivée de Donald Trump et de son entourage aurait été décisive, selon Sébastien Boussois, permettant une “pression maximale” sur Netanyahu, là où Joe Biden n’avait pas réussi à faire évoluer sa position ces derniers mois.
Lueur d’espoir à Gaza
Pour les habitants de Gaza, la trêve offre une lueur d’espoir après des mois de privations. Cependant, la situation reste désastreuse, avec des infrastructures détruites et des pénuries de ressources vitales, et un retour immédiat à une vie normale est impossible. “Il n’y a pratiquement plus de maisons debout et l’idée même d’un retour à la normale reste encore utopique”, souligne le spécialiste.
Enfin, si cette trêve est respectée, cela signifiera-t-il que toute l’aide humanitaire dont les Gazaouis ont un besoin urgent pourra enfin arriver ? « C’est ce qui est censé se passer », répond Sébastien Boussois. « C’est une urgence absolue pour ces populations qui se trouvent dans des situations terribles. On peut donc imaginer que l’aide des pays occidentaux, de la Turquie, du Qatar ou d’autres pays puisse être acheminée sans obstacles jusqu’à Gaza », esquisse-t-il.
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