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Les autorités françaises en alerte après les violences à Amsterdam – Libération

Une revanche sous très haute tension. Ce jeudi 16 janvier au soir, le trépidant Paris recevra le Maccabi Tel-Aviv, qu’il a battu en novembre, pour la 22e journée de l’Euroligue, l’équivalent de la Ligue des champions de basket. Une affiche prestigieuse entre l’actuel 5ème et le club israélien, sextuple vainqueur de la compétition, qui sera scrutée de très près, et pas seulement par les fans de basket.

La réunion a été classée mardi soir à risque élevé – niveau 4 sur une échelle de 1 à 5 – par la division nationale anti-hooliganisme. C’est une première pour un match de basket organisé sur un parquet français. Dans un arrêté publié le même jour, la préfecture de police de la ville de Paris a indiqué que le match « est susceptible de constituer une cible privilégiée et symbolique pour des actes à caractère terroriste », dans un « contexte actuel de menace très élevée », en ce qui concerne la situation au Moyen-Orient, marquée par la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza depuis octobre 2023.

Un millier de places dans l’Arena située porte de la Chapelle ont été réservées sur le parking visiteurs pour les supporters du Maccabi, selon l’association Diaspora Defence Force (DDF), qui organisera le déplacement de 400 d’entre eux. Ces supporters s’y rendront en bus « encerclé par la police et le service de protection de la communauté juive », précise le co-fondateur de DDF, Patrick Bensimon. A part les t-shirts “validé par la préfecture de police et l’Adidas Arena”, sera prévu “deux grandes banderoles, qui ne seront absolument pas politisées, il n’y aura pas de message”, adds Patrick Bensimon.

Plusieurs incidents ces derniers mois

Les craintes de dérives se renforcent après plusieurs incidents enregistrés ces trois derniers mois, dans le cadre de matches impliquant des équipes israéliennes en Europe. Les plus retentissantes d’entre elles concernaient déjà les supporters du Maccabi Tel-Aviv, mais ceux du football, à l’occasion du match de Ligue Europa contre l’Ajax Amsterdam, dans la nuit du 7 au 8 novembre à Amsterdam. Les partisans israéliens ont été pourchassés et battus dans les rues de la capitale néerlandaise. Des attentats qualifiés d’antisémites par de nombreux gouvernements occidentaux, qui ont fait entre 20 et 30 blessés. Les supporters du Maccabi se sont fait remarquer en chantant des chants racistes et en brûlant un drapeau palestinien sur la place centrale du Dam.

À ce jour, le tribunal d’Amsterdam a condamné cinq hommes, coupables d’une série d’infractions allant de coups de pied à des partisans israéliens dans la rue à l’incitation à la violence dans des groupes de discussion en ligne. Des peines allant de 100 heures de travaux d’intérêt général à un mois de prison. Une semaine plus tard, un Stade de aux trois quarts vide, transformé en bunker cadenassé par un dispositif exceptionnel – 4 000 policiers et gendarmes, 1 600 agents de sécurité, pour 16 611 spectateurs – accueillait un triste 0-0 entre l’équipe de France et Israël.

« Ne faites pas de ce match un match habituel »

Les autorités franciliennes ont aussi en tête les récents débordements du 18 décembre, cette fois lors d’un match de Coupe d’Europe de basket entre Nanterre et l’Hapoel Holon. Le match a été brièvement interrompu lorsqu’un spectateur est entré sur le terrain en brandissant un drapeau palestinien. Cette intrusion a notamment donné lieu à des échauffourées parmi le public. La police, qui avait déployé au total 400 officiels pour sécuriser le match (pour un peu moins de 500 spectateurs), est intervenue et sept personnes ont été arrêtées, dont l’homme qui s’était introduit sur le terrain. La réunion devait initialement se dérouler à huis clos, mais l’arrêté de la préfecture a été annulé par le tribunal, le juge des référés estimant que cela « une atteinte grave à la liberté d’aller et venir ».

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Cette fois, la préfecture a dépêché 600 policiers aux abords de la Porte de la Chapelle. Un arrêté préfectoral autorise également la captation, l’enregistrement et la transmission d’images grâce à des caméras installées à bord des avions à Paris et en Seine-Saint-Denis. Et ça“Aucun drapeau autre que ceux des deux équipes ne sera autorisé”.

Le principal groupe de supporters parisiens affiliés au club, « Parisii », a déjà décidé de boycotter l’affiche, pour “ne faites pas de ce match un match habituel”écrit le kop dans un communiqué partagé sur ses réseaux sociaux le 2 janvier. “Il n’y aura ni tambours, ni chants, ni bâches”continue le kop, citant “le contexte que tout le monde connaît”et expliquant qu’il voulait « Ne faites surtout pas comme si de rien n’était ». L’association, qui compte près de 200 membres, ajoute : « Nous ne voulons pas politiser le kop ni créer de divisions dans nos rangs. Mais il y a des choses qui vont plus loin qu’un simple match de basket… Nos valeurs et les valeurs de l’humanisme en général.

Rassemblement avant la réunion

Une initiative saluée mercredi par le député de La France insoumise Thomas Portes. « Le sport ne peut servir d’opération de blanchiment au profit d’un État coupable de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité, de colonisation, d’apartheid, de massacres et de violations du droit international »développé l’élu, qui “demande à la ville de Paris d’interdire la tenue de cette réunion et aux dirigeants du club ainsi qu’à ses joueurs de s’abstenir d’y participer”dans un communiqué de presse.

Le collectif « Urgence Palestine » a appelé lundi à un rassemblement contre la tenue du match à Stalingrad, dans le 19e arrondissement de la capitale à 19 heures, soit une heure et demie avant le début du match. «On ne joue pas avec le génocide», «non au sportswashing»sont les messages qui apparaissent sur l’affiche postée sur les réseaux sociaux. Le groupe s’était déjà rebellé sur X le 10 janvier : « Dans le contexte du génocide qui dure depuis quinze mois, la tenue de ce match est scandaleuse. Arrêtez-le !

 
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