La fusée New Glenn de Jeff Bezos a décollé le 16 janvier 2025. / Belga Image
La société spatiale américaine Blue Origin, fondée par le milliardaire Jeff Bezos, a procédé jeudi au tout premier lancement de sa grande fusée New Glenn, un vol inaugural très attendu depuis des années, selon une diffusion vidéo. Bien des années après Neil Armstrong, le premier homme à avoir marché sur la Lune en 1969 (officieusement, il s’agit de Tintin), marquant une victoire des États-Unis sur l’URSS dans la guerre de conquête spatiale. Ce « petit pas pour l’homme » était en réalité un « grand bond pour l’humanité », dans un contexte d’intense rivalité idéologique et technologique entre les deux puissances de la guerre froide. Aujourd’hui, la conquête spatiale n’est plus seulement l’apanage des États. Il est passé entre les mains d’entrepreneurs privés comme Elon Musk (SpaceX), Jeff Bezos (Blue Origin) et Richard Branson (Virgin Galactic). Ces milliardaires rivalisent d’audace pour développer de nouvelles technologies spatiales et ouvrir les portes du cosmos, parfois dans une optique touristique, parfois avec des ambitions bien plus grandes.
Un rêve universel
L’histoire de la conquête spatiale n’est pas nouvelle. Depuis l’Antiquité, l’être humain cherche à comprendre comment fonctionne le monde qui l’entoure. Avec les avancées technologiques, ce rêve d’atteindre les étoiles prend une toute nouvelle dimension, notamment dans le contexte tendu de guerre froide entre les États-Unis et l’URSS. L’accès à l’espace devient alors un enjeu à la fois stratégique et idéologique.
Jusqu’en 1965, l’Union soviétique dominait cette course à l’espace face à son rival américain. Elle marque une étape décisive en envoyant le premier satellite artificiel, Spoutnik Ien 1957, suivi du premier homme dans l’espace, Youri Gagarine, en 1961.
Mais petit à petit, la NASA, fondée en 1958, rattrape son retard. En s’appuyant sur l’industrie américaine de pointe, elle mène méthodiquement plusieurs programmes pour préparer un vol habité vers la Lune. Ces initiatives s’inscrivent dans le défi lancé par le président John F. Kennedy en 1961 : envoyer un Américain sur le satellite naturel de la Terre et le ramener vivant avant la fin de la décennie.
Le programme Apollo bénéficie de l’essor spectaculaire des technologies issues de la troisième révolution industrielle, comme l’électronique, l’informatique et les télécommunications. Cet exploit, qui s’est concrétisé avec le premier pas de Neil Armstrong sur la Lune, reste l’une des plus grandes réalisations de l’histoire de l’humanité.
De nouvelles puissances spatiales
Aujourd’hui, d’autres nations se joignent à la danse. La Chine, sous l’impulsion de Xi Jinping, développe sa station spatiale Tiangong et vise un retour humain sur la Lune d’ici 2029. L’Inde, de son côté, s’affirme comme une puissance émergente avec des missions comme l’orbiteur martien Mangalyaan (2014). ) et des projets lunaires ambitieux.
Milliardaires : rêveurs ou hommes d’affaires ?
Jeff Bezos, Elon Musk et Richard Branson, souvent qualifiés de nouveaux aventuriers de l’espace, poursuivent des objectifs variés. SpaceX effectue des missions régulières pour la NASA, tandis que Blue Origin et Virgin Galactic se concentrent sur les vols suborbitaux.
Mais ces projets ne sont pas purement altruistes. Les retombées économiques sont importantes : Virgin Galactic a déjà vendu près de 600 billets pour des vols spatiaux, à des prix allant de 200 000 à 250 000 dollars. Aux États-Unis, la législation votée en 2015 sous Barack Obama a contribué à accélérer la privatisation de l’exploration spatiale.
Au-delà des profits, l’espace représente un défi pour ces milliardaires, une nouvelle frontière à conquérir. Certains, comme Elon Musk, y voient une solution pour assurer la survie de l’humanité. Musk envisage une colonie humaine autonome sur Mars d’ici 2025, tandis que Jeff Bezos rêve d’un système solaire abritant un billion d’humains.
Un mélange d’ego, de rêve et de nécessité
La conquête spatiale, autrefois dominée par des enjeux stratégiques et géopolitiques, est aujourd’hui portée par un mélange d’ambitions personnelles, de défis économiques et de volonté de repousser les limites de l’humanité. L’espace reste une source inépuisable de fascination et une promesse d’aventures sans fin.
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