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Coup de théâtre dans l’enquête sur la mort suspecte de Florian Géraud au Paraguay l’année dernière : le téléphone portable de l’homme de Massat de 43 ans, retrouvé pendu dans un squat d’Asunción, a été récemment perdu par les autorités locales. Ce qui complique la suite des investigations.
Comme si la perte soudaine et inattendue de leurs fils, à l’autre bout du monde, n’était pas assez cruelle. Au malheur qui frappe Eric et Josette Géraud, les parents de Florian, s’ajoute aujourd’hui une enquête qui accumule les bévues. Un an après la mort de ce jeune vidéaste amateur de 43 ans, originaire de Massat, en Ariège et retrouvé pendu le 4 janvier 2024, dans un squat abandonné, quartier Villa Aurelia, à Asunción (Paraguay), une pièce incontournable de l’affaire a étrangement disparu. Un couac qui jette un peu plus de trouble dans cette affaire déjà très confuse où la théorie du suicide est pourtant privilégiée par les autorités paraguayennes.
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« Nous ne comprenons pas ! » s’exclament Josette et Eric, ses parents dévastés. On a le sentiment que la vérité nous a été cachée depuis le début, et la disparition du téléphone de Florian en est la preuve ! Un dispositif qui avait pourtant été placé sous scellés, à compter du 4 janvier 2024, date à laquelle le corps de Florian a été retrouvé dans des circonstances suspectes, dans un squat, assis sur une chaise, une corde avec mou entourant son cou. Aucune trace de violences : le rapport d’autopsie concluait alors qu’il était mort par asphyxie.
Selon nos informations, les autorités judiciaires d’Asunción ont informé il y a quelques jours les parents de Florian que le téléphone analysé n’était pas celui de leur fils. Cet appareil, perdu au moment de son évaluation, fait toujours l’objet de recherches, selon le Paraguay. On pense que cet élément de preuve majeur contient des informations précieuses sur les dernières heures de Florian.
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Le jeune Massatois est arrivé le 11 décembre 2023 dans la capitale paraguayenne pour rejoindre un ami. Leur projet était de réaliser un documentaire filmé sur le sort du peuple guarani, sujet sensible dans ce pays enclavé d’Amérique latine.
Dans la nuit du 31 décembre 2023 au 1er janvier 2024, Florian passe le réveillon entre amis dans un appartement de la capitale. Puis, vers 4 heures du matin, il décide de quitter le logement une seconde fois, seul. Son téléphone cesse toute connexion à 4h44. Selon les investigations menées sur sa ligne, son téléphone aurait été vidé de son contenu. Florian a été retrouvé quatre jours plus tard, dans un squat abandonné, à 6 km de son lieu d’hébergement, sans vie, une corde autour du cou.
« L’information au compte-goutte »
“Pourquoi, sur les images de vidéosurveillance, est-il horodaté 9h20 quand on voit Florian près de ce squat, alors qu’il est censé s’y rendre bien plus tôt ?” demande Josette. « Je lui ai parlé au téléphone le 30 décembre, il était content de pouvoir réaliser ce documentaire avec son ami. Il a dû se rendre en pleine forêt, quelques jours plus tard, tout était prévu.
Florian a-t-il fait une mauvaise rencontre ? Une rencontre avec une jeune femme le 25 décembre, via un site de rencontre en ligne, pourrait-elle avoir un lien avec sa mort ? Le projet documentaire sur les Guaranis pourrait-il représenter un danger ? Toutes ces questions restent sans réponse. Mais pour les parents de Florian, “c’est un meurtre, un crime d’État qu’on tente de déguiser en suicide”.
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Josette et Eric sont en contact indirect avec un magistrat de liaison, basé en Argentine. Le juge d’instruction toulousain, Camille Lacroix, chargé de l’enquête ouverte en France pour « assassinat », tente par tous les moyens d’obtenir tous les éléments du dossier. Une tâche difficile.
«Des informations partielles nous parviennent au compte-goutte depuis le Paraguay, regrette M.es Alexandre Martin et Emmanuelle Franck, les avocats des parents de Florian. Nous n’avons pas toutes les pièces au dossier et la procédure, un an après, s’éternise. Nos clients ont le sentiment qu’on leur cache la vérité. Les avocats toulousains envisagent de contacter le ministre de la Justice, le ministère des Affaires étrangères et la présidence de la République pour lever toutes les zones d’ombre qui entourent cette douloureuse affaire.
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