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WOLF MAN de Leigh Whannell : critique du film

Il existe deux types de films qui sortent des usines de Blumhouse Productions. D’un côté, les petits thrillers pseudo-terroristes qui ne font vibrer que de très jeunes adolescents en quête de sensations pré-pubères (Imaginaire, Evil AI, Cinq nuits chez Freddy, M3GAN et toutes ces conneries inutiles) et des films d’horreur plus plus, traduction qui ont des ambitions horrifiques un peu plus élevées répondant aux désirs d’un public plus averti. Comme Ne dites rien de mal récemment par exemple. Ou comme ça Homme-loup signé par le nécessiteux mais inégal Leigh Whannell (scénariste du premier Scie et Insidieuxdirecteur de Mise à niveau ou très bien L’homme invisible). Avec Homme-louple fidèle sergent d’écurie Jason Blum reprend la mythologie du loup-garou, toujours périlleuse lorsqu’il s’agit de la porter à l’écran. C’est juste que si quelques films ont réussi à sortir avec les honneurs (au hasard Nounours ou Snaps au gingembre), on n’a jamais vraiment fait mieux que l’inoubliable Loup-garou de Londres…et c’était il y a 43 ans.

Lorsque son père disparu est officiellement reconnu décédé, Blake décide de vivre quelque temps dans son Oregon natal où la maison familiale est vacante. Il quitte San Francisco avec sa femme journaliste alors que son mariage est en difficulté, et sa fille dont il s’occupe à plein temps puisque son activité d’écrivain ne bat pas vraiment son plein. Mais dès leur arrivée, la famille est attaquée par un loup-garou. Blake est griffé et commence à se transformer sous les yeux impuissants de sa famille…

Rares sont les bons films qui sortent de Blumhouse, car depuis trop longtemps, le studio dirigé par le magnat Jason Blum produit des films qui semblent pensés, produits et réalisés comme des films de commande respectant un cahier des charges préétabli. C’est encore une fois le sentiment qui se dégage de ce Homme-loupquelque part entre mi-figue et mi-raisin. Si le film peut défendre des arguments de mise en scène, car Whannell n’est pas un pingouin né de la caméra, il n’en reste pas moins que l’ensemble est très très très programmatique. Ni vraiment bon, ni fondamentalement mauvais, Homme-loup a le défaut de ne jamais surprendre. Tout est lisible d’avance par un spectateur qui aura en effet une avance systématique de deux ou trois temps sur un scénario prévisible au choix, et qui ne cherche pas à combattre sa paresse d’écriture en mettant un peu de graisse sur l’os pour le rendre plus attractif. Même si c’est plutôt bien réalisé et que certaines séquences démontrent une volonté de bien faire dans une logique de respect du genre, Homme-loup se gratte les pattes dans un rythme presque mathématique : temps calme, temps fort, temps calme, temps fort, et ainsi de suite jusqu’à son ultime envolée aussi anticipée que le prochain 49.3 du gouvernement Macron. Un motif usé auquel Whannell ne redonne jamais vie. Ce n’est pas mieux dans le contenu avec peu de vraies idées nouvelles, des morceaux lancés ou sous-entendus mais étrangement négligés ou oubliés, et surtout un visage dramatique intéressant (et installé) mais qui peine à exister aux côtés de l’horreur pure à force de se vouloir hyper-tendu et sans fioritures, Homme-loup agrandit le centre de la cible sur tous les aspects. Le drame familial a du mal à émouvoir tandis que l’horreur manque de fraîcheur et paraît trop mécanique.

Si le tableau paraît noir lorsqu’on le dit ainsi, c’est parce qu’on sent au fond de soi que Homme-loup aurait pu être bien plus qu’il ne l’est finalement. Contrairement à L’homme invisible qui avait pu surmonter sa condition grâce à un surplus d’intelligence d’écriture. Mais ses choix économiques (peu de personnages, peu de lieux et l’histoire qui se déroule sur une nuit) le destine à s’enfermer dans le carcan des simples petites montagnes russes, certes maquillées d’intentions mais qui s’annulent. devant les ambitions générales. Il reste au moins une certaine efficacité qu’on ne peut nier. Mais bon, on remerciera néanmoins Leigh Whannell d’avoir signé au moins un vrai film de loup-garou, histoire de nous faire oublier le supplice avec Franck Dubosc sur Netflix.

 
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