Les socialistes voteront-ils ou non pour censurer le gouvernement Bayrou ? Le parti de la rose a jusqu’à jeudi, date de l’examen de la motion de censure déposée par La France insoumise, pour établir une ligne de conduite alors que le discours de politique générale du Premier ministre a été jugé décevant par la plupart des élus. Dans un premier temps, le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, réclamait une suspension de la réforme des retraites. Sans l’évoquer directement, le chef du gouvernement s’est engagé à ouvrir un « conclave » de trois mois avec les organisations patronales et syndicales sur ce sujet, « sans tabou », notamment sur l’âge de la retraite. Si aucun accord n’est trouvé, le système du forceps adopté en 2023 continuera de s’appliquer.
Mais le patron des socialistes réclame désormais « une réponse claire » sur le fait de soumettre une nouvelle réforme au Parlement, quelle que soit l’issue des discussions entre partenaires sociaux et patronat. “Ce que je demande au Premier ministre, c’est qu’il soit clair et qu’il dise que, qu’il y ait accord ou non, le Parlement sera saisi de la question des retraites sur la base des propositions qui auront été faites par chacun”, a-t-il expliqué sur TF1.
Interrogé par Public Sénat, le président de l’UDI, Hervé Marseille, également chef des centristes au Sénat et soutien de François Bayrou, se montre plutôt confiant. «Ce qu’il faut, c’est trouver un point d’accord avec la gauche républicaine, celle qui tend la main et attend des réponses sur les retraites. Je crois que ce qui a été entrepris est de nature à permettre le dialogue et surtout à permettre au gouvernement de pouvoir gouverner », estime l’élu des Hauts-de-Seine. « Chacun doit prendre sa part de responsabilité. Tout le monde ne peut pas rester sur sa ligne en disant qu’il faut venir sur ma ligne, sinon ça ne marchera pas. Tout le monde doit faire un pas, faire un compromis et encore une fois, nous essayons de retrouver la stabilité », insiste-t-il.
Une réforme « perfectible »
« A l’Assemblée, il y a trois blocs qui sont inconciliables. Si on ne veut pas dépendre du Rassemblement national, il faut trouver un accord avec la gauche républicaine. Je gage, j’espère, que cette proposition du Premier ministre sera entendue et qu’il n’y aura pas de motion de censure et que le gouvernement saura dépasser le stade budgétaire et pouvoir gouverner”, explique Hervé Marseille.
« La réforme des retraites a été adoptée par le Parlement (après le déclenchement du 49.3, ndlr) et tout le monde s’accorde sur le fait qu’elle peut être améliorée. Il y a une sorte de frustration de ne pas avoir pu prolonger le débat sur les carrières longues, la pénibilité et les seniors », concède Hervé Marseille. « Ce que propose le Premier ministre, c’est de rouvrir le chantier, de se rapprocher des partenaires sociaux, ce qui n’avait pas été fait les années passées. Et c’était peut-être une erreur. »
Pour le reste, le sénateur estime que la feuille de route tracée au Palais Bourbon par le Premier ministre – qui se pliera à nouveau à cet exercice devant le Sénat ce mercredi 15 janvier – « répond aux [ses] attentes ». Il salue particulièrement les engagements pris sur les finances des collectivités locales, avec une réduction des économies initialement demandées. “Le prélèvement attendu sur les collectivités est au niveau de ce qu’avait proposé le Sénat, soit environ 2 milliards, avec une volonté de décentralisation qui, évidemment, ne m’a pas surpris de la part de François Bayrou”, se félicite Hervé Marseille.
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