A quelques jours du retour au pouvoir de Donald Trump, le gouvernement américain a porté un dernier coup dur à la Russie : l’extension des sanctions annoncée par le Trésor américain risque de fermer près de deux cents compagnies pétrolières russes, tandis que les ventes d’or noir sont cruciales pour permettre à moscou de continuer à financer la guerre contre Kiev.
Les hydrocarbures, pilier de l’économie russe
Loin de viser simplement les principaux dirigeants russes, les sanctions occidentales prises contre Moscou visent à couper purement et simplement la Russie du reste du monde, à empêcher le Kremlin de vendre ses hydrocarbures mais aussi d’obtenir des composants électroniques et des ressources vitales pour son effort. . de guerre.
Parmi la myriade de sanctions mises en place par Washington et ses partenaires, une ressource en particulier est visée : le pétrole, dont la vente a fourni à Moscou une manne financière importante alimentant le budget de l’État pendant des années. L’Union européenne a imposé un embargo sur 90 % du pétrole importé de Russie, tandis que les pays occidentaux ont plafonné les prix de l’or noir exporté par Moscou.
Dans le cadre de ce système, tout navire exploité par des sociétés occidentales (ces dernières assurant l’écrasante majorité de ce type de service) transportant du pétrole russe est soumis à un plafond empêchant la vente de cette énergie fossile à plus de 60 dollars le baril. Cette solution permet de priver Moscou de marges importantes sur ses ventes de pétrole tout en évitant une crise économique provoquée par un manque d’or noir russe.
Navires paralysés dans le monde
La Russie a rapidement réagi en développant une « flotte fantôme », composée de centaines de navires qui n’étaient pas assurés auprès des compagnies occidentales et pouvaient donc vendre du pétrole à des prix beaucoup plus élevés. Ces navires généralement vétustes et non assurés présentent des risques importants pour l’environnement, mais permettent à Moscou d’absorber une partie des pertes liées à la fermeture des marchés occidentaux.
Ces navires sont donc désormais étroitement surveillés par le G7, qui s’est engagé à durcir ses sanctions en menaçant d’attaquer les entités faisant du commerce avec Moscou pour dissuader tout contournement des règles. C’est tout l’objet d’une mesure dévoilée le 10 janvier par le département du Trésor américain, qui intensifie sa lutte contre les géants pétroliers russes Gazprom Neft et Surgutneftegas, mais aussi contre 183 navires identifiés comme faisant partie de la flotte fantôme.
Au moins 65 pétroliers ont depuis jeté l’ancre dans le monde, selon Reuters : sept de ces navires sont arrêtés à Singapour, cinq autres dans des ports chinois, les autres coincés en Russie. Ces navires s’ajoutent à des dizaines d’autres navires déjà bloqués, dont certains en Iran ou à proximité du canal de Suez. Pour de nombreux clients moscovites, le jeu n’en vaut plus la chandelle : acheter du pétrole transporté via ces navires peut entraîner des sanctions américaines, un risque bien trop grand.
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