C’est à bord de deux hélicoptères que les autorités maliennes de la transition ont transporté, samedi 11 janvier, entre trois et quatre tonnes d’or dont la valeur est estimée entre 156 et 243 milliards de FCFA.
Cette opération s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre d’une ordonnance provisoire de saisie de l’or stocké par Barrick Gold sur son site de Loulo-Gounkoto, situé dans la région de Kayes, à l’ouest du pays.
Écoutez la correspondance de Mahamadou Kane
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Cette mesure a été annoncée par le gouvernement malien en début d’année, après avoir exigé des sociétés minières une somme comprise entre 300 et 600 milliards de FCFA. Barrick Gold a par la suite menacé de suspendre sa production si cette mesure était appliquée. Mardi (14.01.2025), l’entreprise a finalement annoncé une suspension temporaire .
A l’origine du litige
Pour Djibril Diallo, spécialiste des questions minières, la source du problème entre l’État malien et Barrick Gold vient d’un audit :
« Le différend entre Barrick Gold et l’État malien vient du dernier audit minier qui a été réalisé pour tenter de voir ce que les mines rapportent réellement à l’État en termes d’impôts et de dividendes. Le rapport provisoire, puis le rapport final, ont été remis au président de la transition, le colonel Assimi Goïta. L’État a pour rôle de réclamer son dû. Barrick tentera peut-être de défendre les sommes qui lui sont réclamées et éventuellement de négocier avec d’autres. moratoires. »
L’entreprise canadienne aurait proposé, en 2024, un règlement à l’amiable de 370 millions de dollars, soit un peu plus de 200 milliards de FCFA. Cependant, le 2 décembre, les autorités maliennes ont émis un mandat d’arrêt national contre Mark Bristow, le PDG sud-africain de Barrick Gold, pour « blanchiment d’argent ».
De nombreux employés locaux
Selon Kassim Keita, du parti Alliance patriotique pour le Mali (APPM) et membre du Conseil national de transition (CNT), Barrick Gold doit se conformer :
« La situation entre l’État et Barrick Gold est très claire. Il s’agit de dettes impayées que la société Barrick Gold aurait dû verser sur le compte de l’État malien depuis des années et qu’elle n’a pas fait. Ainsi, compte tenu de l’inexécution de ses obligations, notamment du pourcentage que devait percevoir l’État, et d’une série d’irrégularités constatées auprès de l’entreprise, l’État malien, après avoir longtemps attendu que Barrick honore ses engagements, a finalement fait choix de se réorganiser face à ce dossier. L’entreprise est désormais prête à exécuter.
Sur les 8 000 employés de Barrick Gold, la plus grande mine du Mali, 90 % sont des nationaux. Nous avons essayé de recueillir les réactions des responsables de Barrick Gold et des syndicats miniers, mais ils n’ont pas répondu à nos demandes.
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