Un écart de 39% entre les certificats A et F
« Le PEB est devenu incontournable, souligne Johan Krijgsman, PDG d’ERA, l’une des plus grandes agences immobilières du pays. Les acheteurs le demandent explicitement. Nous en avons également fait un critère de recherche distinct sur notre site Web. Contrairement, par exemple, au risque d’inondation, auquel les acheteurs ne prêtent guère attention aujourd’hui.»
Certification PEB : ce que tout propriétaire doit savoir
Le PDG d’ERA insiste : «L’étiquette énergétique joue un rôle croissant sur le marché immobilier, créant par exemple une segmentation à trois vitesses en Flandre. En 2024, les logements labellisés A ou B ont vu leurs prix augmenter de 4,8 % en moyenne, tandis que ceux labellisés C ou D ont vu une hausse limitée à 1,4 %. Les biens à forte intensité énergétique (EF) ont vu leurs prix baisser de 1,2% par rapport à l’année dernière“.
mouetteLes maisons économes en énergie et celles labellisées C ou D restent très recherchées, car elles ne nécessiteront pas de rénovations obligatoires dans les années à venir.
Résultat ? “En Flandre, une maison labellisée A se vend en moyenne 26% plus cher qu’un bien similaire labellisé D. Et les maisons labellisées F se sont vendues 13 % de moins que celles labellisées D. Par exemple, une maison labellisée F vendue 348 000 euros aurait pu être vendue 502 000 euros avec le label A.selon le directeur de l’ERA. « Et même si le baromètre se base sur des données flamandes, c’est aussi une tendance que l’on observe en Wallonie et à Bruxelles. » souligne Emmanuel Deboulle, Business Development Manager et porte-parole Wallonie-Bruxelles à l’ERA.
Mais Johan Krijgsman estime que cet écart de prix ne va pas se creuser indéfiniment : «Un écart de prix trop important pourrait inciter les gens à acheter des logements à forte intensité énergétique pour les rénover, à condition que la réglementation ne se durcisse pas à nouveau.» souligne-t-il.
Une maison de rêve ? Pas sans un bon score PEB
Un lien avec le prix et le délai avant de vendre
La Banque nationale de Belgique (BNB) a également étudié en profondeur, la KU Leuven et l’Université d’Anvers, le lien entre certificat énergétique (« EPC » en Flandre, pour energieprestatiecertificaat) et prix de l’immobilier.
En Flandre, depuis 2023, les acheteurs de logements de classe énergétique E ou F doivent rénover leur bien au moins au label D dans les cinq ans suivant l’achat.
En effet, comme indiqué, c’est la Flandre qui a été pionnière en la matière : en janvier 2023, la Région flamande a introduit une obligation de rénovation qui oblige les acheteurs de logements de classe énergétique E ou F à rénover leur bien avec au moins le label D dans un délai de cinq ans. années d’achat.
Avec une conséquence claire : « Cette importance accrue de l’efficacité énergétique a entraîné une divergence significative dans l’évolution des prix de l’immobilier depuis 2023. Si les prix en 2023 et 2024 sont restés les mêmes qu’en 2022 pour les maisons de label D, ils ont augmenté pour les maisons de label C et encore plus. pour les maisons de label B ou A, et ont diminué pour les maisons de label E ou F ».
La BNB note cependant que «l’introduction de cette obligation flamande de rénovation n’a qu’une portée limitée en termes d’impact négatif sur les prix des maisons flamandes de classe énergétique E ou F. Ces maisons sont devenues environ 2% moins chères depuis 2023, tant par rapport aux maisons similaires dans le Région wallonne et comparé aux maisons de classe énergétique D en Région flamande »souligne Peter Reusens, économiste à la BNB.
Il s’agit cependant sans doute d’un impact limité – pour les maisons les plus énergivores – mais il est réel : «Les acheteurs et les banques prennent de plus en plus en compte le score énergétique dans leurs décisions d’achat et leurs conditions de crédit hypothécaire en raison de la récente crise énergétique, du futur prix du carbone des combustibles de chauffage, de l’augmentation des coûts de rénovation, de l’annonce d’exigences de rénovation plus strictes à l’avenir et parce que les banques ont commencé à mieux collecter les scores énergétiques pour les nouveaux prêts hypothécaires »note l’économiste de la BNB.
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Notons enfin que s’il existe un lien évident entre efficacité énergétique et prix de l’immobilier, il en existe un autre : celui entre l’étiquette énergétique et le délai de vente d’une maison en Belgique. En Flandre comme en Wallonie, plus le PEB est mauvais, plus le délai entre la mise sur le marché du bien et l’acte notarié qui entérine sa vente est long. Pour une maison avec un certificat F, il faut compter près de 190 à 200 jours en moyenne dans les deux Régions, contre environ 150 à 160 jours pour une maison avec un joli PEB A…
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