Mauvaise nouvelle pour les amateurs de chocolat. Le chocolatier suisse Lindt & Sprüngli, connu pour ses pralines Lindor et ses barres Excellence, prévoit d’augmenter ses prix pour 2025, a-t-il indiqué dans un communiqué. En question? La forte hausse du prix du cacao. Des ajustements supplémentaires seront donc «obligatoire en 2025»a précisé le chocolatier suisse.
Le géant du chocolat a déjà réalisé une augmentation » chiffre moyen » de ses prix en 2024, soit environ 5 %. « Compenser les coûts élevés du cacao a contraint le groupe à ajuster ses prix »a-t-il justifié, soulignant que le prix du cacao a atteint « un sommet historique » vers la fin de l’année. En 2024, le cacao a augmenté de 161 % à la Bourse de New York, atteignant un pic à 10 100 dollars la tonne à la mi-décembre avant de baisser légèrement pour terminer l’année à 9 165 dollars. Il avait déjà augmenté de 70 % en 2023.
Les prix ont grimpé alors que les réserves mondiales de haricots ont fortement chuté au cours des trois dernières années en raison de mauvaises récoltes, tombant à leur plus bas niveau depuis 36 ans. En octobre, « Les producteurs du Ghana et de Côte d’Ivoire ont été confrontés à des pluies excessives qui ont rendu la récolte et la livraison difficiles »explique Jack Scoville, analyste chez Price Futures Group. Et pour cette nouvelle année, l’inquiétude se cristallise en Afrique de l’Ouest où chaleur et sécheresse sont saisonnières. « Mais une faible humidité, un soleil et un vent abondants stresseront certains arbres » déjà éprouvé par une année difficile sur le plan climatique, notent les experts d’ADM Investor Services. Ces conditions pourraient assécher les sols et endommager les cabosses de cacao qui seront récoltées en février ou mars.
Une augmentation qui ne pèse pas sur Lindt
Malgré un environnement difficile, les ventes du chocolatier ont augmenté à la fois « en valeur et en volume »a insisté le groupe suisse, qui a mis en avant des gains de « parts de marché mondiales ». Lindt a généré un chiffre d’affaires de 5,47 milliards de francs suisses (5,82 milliards d’euros) en 2024, en hausse de 5,1% par rapport à l’année précédente.
Les analystes interrogés par l’agence suisse AWP tablaient en moyenne sur un chiffre d’affaires de 5,45 milliards de francs et une croissance organique de 7,2%. Vers 13h05 (heure de Paris), l’action Lindt grimpait de 3,92% à 100’800 francs suisses. Son bon de participation a augmenté de 5% à 10’290 francs, dépassant le SPI, l’indice large de la Bourse suisse, en hausse de 0,63%.
Dans une note de marché, Jean-Philippe Bertschy, analyste chez Vontobel, a jugé ces ventes annuelles “très robuste”croyant que Lindt reste « bien placé pour naviguer » par quels risques être « une année très difficile pour l’industrie du chocolat » en 2025.
Ses ventes ont même été soutenues par des produits à marges plus élevées, comme les pralines et les chocolats offerts en cadeau, ainsi que par « l’innovation »a-t-il détaillé. Il évoque notamment le succès d’une édition limitée de chocolat “Dubaï”des tablettes de pistaches qui font fureur sur les réseaux sociaux. En Europe, ses ventes ont augmenté de 9,5 % en devises locales et de 5 % en Amérique du Nord. Dans le reste du monde, ils ont enregistré une hausse de 10 %.
Compte tenu des hausses de prix attendues, Lindt s’attend à une croissance organique des ventes d’environ 7 à 9 % en 2025. Pour l’avenir, l’entreprise a confirmé son objectif de croissance à moyen et long terme de 6 à 8 %.
L’ensemble du secteur concerné
Lindt n’est pas le seul chocolatier à devoir répercuter la hausse du prix du cacao dans ses prix. Patrik Schwendimann, analyste à la Banque cantonale de Zurich, s’attend à ce que le secteur du chocolat dans son ensemble procède à des hausses de prix « de plus de 10 % en 2025 »dans un commentaire boursier.
En France, le géant américain Mondelez, propriétaire entre autres des marques Milka, Cadbury et Côte d’Or, s’est attiré de vives critiques de la part des grandes enseignes de distribution. Et ce, à l’heure où se déroulent actuellement des négociations annuelles sur les prix, les linéaires et les calendriers promotionnels. La semaine dernière, Mondelez a cependant déclaré accepter les augmentations de prix demandées, les présentant comme « soigneusement étudié ».
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