comment Elon Musk booste la popularité de l’AfD sur X

Des chercheurs allemands ont comparé l’audience de différents partis allemands sur le réseau d’Elon Musk. Selon eux, chaque message du milliardaire en faveur de l’AfD fait exploser la visibilité du candidat de ce parti d’extrême droite.

Elon Musk et son réseau social peuvent-ils avoir une influence sur les votes électoraux en Europe ? La question se pose à nouveau alors que le milliardaire, allié et puissant partisan de Donald Trump a débattu en direct sur X, pendant une heure, jeudi 9 janvier, avec la candidate de l’AfD aux élections législatives en Allemagne, Alice Weidel. Selon un groupe de chercheurs allemands en analyse de données, le discours du parti d’extrême droite a récemment gagné en visibilité sur le réseau de l’homme le plus riche du monde.

Des chercheurs de la Bundesdatenschau, un groupe de trois chercheurs en analyse de données, ont comparé l’impact des messages publiés sur le réseau X par des députés allemands du 28 décembre au 9 janvier : likes, partages ou commentaires. Et l’AfD est de loin en tête.

En 15 jours, le compte d’Alice Weidel, candidate d’extrême droite aux élections législatives, a été vu plus d’un million de fois. En deuxième position, le candidat écologiste Robert Habeck récolte moins de 300 000 vues. Le socialiste Olaf Sholz, près de 180 000.

Ce que montre également cette surveillance des réseaux, c’est que lorsqu’Elon Musk tweete sur l’AfD, l’audience et la visibilité du parti d’extrême droite s’en trouvent renforcées. Et cela à des moments bien précis. Le 28 décembre, jour où Elon Musk a signé une tribune pro-AfD dans un journal allemand, les messages des députés du parti ont été consultés 380 000 fois, contre 20 000 la veille. Le graphique montre un nouveau pic le 4 janvier, jour où Alice Weidel a annoncé qu’elle allait donner un live show sur X avec Elon Musk. Puis, troisième pic de popularité le 9 janvier, juste après la diffusion de cette interview où il fait l’éloge de l’AfD.

Si cette analyse des données confirme l’usage politique qu’Elon Musk fait de son réseau social, elle ne permet pas en revanche de déterminer si le milliardaire a modifié l’algorithme au profit du parti. C’est impossible à prouver à l’heure actuelle, soulignent les chercheurs du réseau. Car Elon Musk refuse l’accès libre et total aux données de X, malgré la réglementation du Règlement européen sur les services numériques (DSA). La Commission européenne a également ouvert une enquête contre X pour vérifier la conformité du réseau aux règles DSA.

Ce qui a pourtant déjà été démontré par plusieurs études, c’est qu’en l’absence de modération, les réseaux sociaux favorisent les contenus violents, haineux et racistes. Et donc des contenus d’extrême droite.