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15 ans après le séisme, la communauté haïtienne de la région remercie la vie

Le souvenir du tremblement de terre qui a secoué Haïti il ​​y a 15 ans est encore vivace pour le Gatineau-Haïtien Fritzlande Legrand. “Il y a des choses que nous n’oublierons jamais”, a-t-elle déclaré.

Elle était en vacances sur l’île lors du tremblement de terre. Mme Legrand se souvient d’une sensation étrange qui lui donnait envie de rentrer chez elle alors qu’elle faisait du shopping avec sa mère.

Un comportement que sa mère trouvait inhabituel. Puis, une fois rentrée chez elle, Fritzlande sentit la maison bouger.

J’ai entendu ma mère crier : « Sortez de la maison ! C’est un… »dit-elle, juste avant que l’air ne devienne blanc et poussiéreux.

C’est littéralement là que nous voyons que nous allons mourir. La maison « tremble » et on a l’impression que tout se referme.

Une citation de Fritzlande Legrand, survivante du tremblement de terre haïtien

Lorsqu’elle parvient enfin à sortir de la maison, Mme Legrand voit sa mère, puis parvient à joindre son père par téléphone. Tous deux avaient survécu.

C’est là que nous devenons reconnaissantsdit-elle. Je suppose que ce n’était pas encore mon jour.

Fritzlande Legrand est aujourd’hui propriétaire du restaurant Créolement Vôtre, à Gatineau. Elle fait connaître la cuisine de ses parents… et envoie un message d’espoir.

On voit la vie différemment après. Nous décidons que un, nous allons profiter de la vie, deux, nous allons arrêter de nous plaindre de quoi que ce soit, et troisièmement, nous ne prenons plus les choses pour acquises.

Une messe pleine d’émotion

Dimanche, la Communauté chrétienne des Haïtiens de l’Outaouais s’est réunie à l’église du Sacré-Cœur à Ottawa pour commémorer la mort des 280 000 personnes décédées dans la catastrophe naturelle.

Ce sont nos frères, ils font partie de nous-mêmessaid Father Joseph-Lin Éveillard.

La communauté haïtienne observe une minute de silence lors de la messe du dimanche 12 janvier, 15 ans après que 280 000 personnes ont perdu la vie dans un tremblement de terre en Haïti.

Photo: - / Anne-Charlotte Carignan

Une fidèle, Marie-Lourdes Garnier, a survécu au désastre. Aujourd’hui, elle trouve un certain réconfort dans la foi.

Je vis… et je suis fier de moi.

Une citation de Marie-Lourdes Garnier, survivante haïtienne

Le 12 janvier, tout est devenu poussièredit-elle. J’ai tout perdu, matériellement parlant. Mais la personne que je suis reste et, par la grâce de Dieu, je suis devenu plus fort que jamaisdit-elle, tout sourire.

Se souvenir de ces gens, c’est se rappeler que nous sommes en communion avec tous ces mortsconcludes Father Éveillard.

Goudou Goudou

Les séquelles du séisme sont encore présentes pour de nombreux Haïtiens. C’est ce qu’explique la professeure de sciences politiques à l’Université de Moncton, Roromme Chantal.

Dès que nous entendons un bruit, peu importe qui le fait, nous avons l’impression de vivre un énième tremblement de terre.il explique.

Goudou Goudou est le cri utilisé dans les rues pour alerter les habitants lorsqu’un bruit suspect pourrait annoncer une catastrophe comme un tremblement de terre.

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Roromme Chantal, politologue à l’Université de Moncton (Photo d’archive)

Photo : -

Lucille Lemire, une résidente d’Ottawa qui vit en Haïti, ajoute que dès qu’on a un petit tremblement de terre, les gens ont peur et se poussent.

Aujourd’hui, puisque rien n’est faitcroit M. Chantal, les gens sont psychologiquement marqués.

Et si cette crainte persiste, c’est avec raison, selon lui : Les experts continuent d’avertir les dirigeants de prendre des mesures pour se préparer à une éventuelle tragédie.

Toujours en morceaux

Lucille Lemire vit aujourd’hui à Jacmel, au sud d’Haïti.

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Lucille Lemire a dirigé une fondation dont la mission était de reboiser les forêts en Haïti, avant d’être contrainte de cesser ses activités en raison du contexte sociopolitique instable.

Photo : Avec la permission de Lucille Lemire

Elle est arrivée sur l’île six mois après le tremblement de terre. Peu de choses ont été faites pour reconstruire, a-t-elle déclaré.

L’expatrié donne comme exemple le maison bleue à Jacmel, un immeuble dans lequel vivaient plusieurs Canadiens de différentes organisations à but non lucratif.

Le bâtiment a été en partie détruit par le tremblement de terre. Quinze ans maintenant et [les débris] existe toujoursdit-elle.

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Le terrain à côté de la maison bleue à Jacmel, en Haïti, est aujourd’hui utilisé comme dépotoir.

Photo : gracieuseté de Lucille Lemire

La seule chose qui a été ajoutée, c’est le voisin. C’est devenu une décharge publique.

Une citation de Lucille Lemire

Une décharge, une maison détruite, une vue sur la mer… un paysage désolé, selon Mme Lemire.

Lorsqu’elle a déménagé en Haïti, elle s’est construite une maison antisismique. S’il s’effondre, il ne tuera personne, dit-elle.

Mais ce n’est pas le cas de la grande majorité des constructions en Haïti qui utilisent des matériaux de construction de mauvaise qualité, selon Ottavienne.

Si vous tenez un bloc de ciment par la taille et que vous le lâchez, il s’effondre en morceaux. Imaginez maintenant une maison construite avec cela lors de tremblements de terresouligne-t-elle.

Avec les informations d’Anne-Charlotte Carignan et Daniel Bouchard

 
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