News Day FR

Ottawa ne pourra pas expulser un dangereux criminel vers Haïti pendant 13 ans

Le gouvernement canadien est incapable depuis 13 ans d’expulser un criminel violent et récidiviste qui figurait déjà parmi les dix criminels les plus recherchés au Québec.

Il y a trois semaines, un juge de la Cour fédérale a suspendu l’expulsion vers Haïti de Samuel Jean-Baptiste. Le Montréalais de 39 ans a été reconnu coupable de plusieurs crimes graves par le passé. Il a notamment coupé les doigts d’une victime lors d’une transaction de drogue qui a mal tourné dans le quartier Notre-Dame-de-Grâce en 2010. Deux personnes ont été tuées par balle lors de cette altercation.

En août 2010, Samuel Jean-Baptiste a été impliqué dans une altercation qui a fait deux morts. Il a notamment coupé deux doigts d’une des victimes.

Agence QMI

Samuel Jean-Baptiste figurait alors sur la liste des criminels les plus recherchés de la province avant d’être arrêté en octobre 2011.

Bien qu’il ait été acquitté des accusations d’homicide involontaire, il a été reconnu coupable de vol d’une grande quantité de cannabis et condamné à 84 mois de prison.

Il a également été impliqué dans le trafic de cartes-cadeaux frauduleuses et reconnu coupable d’avoir agressé un autre détenu en prison. En 2011, il fait l’objet d’un avis d’expulsion pour grande délinquance.

Cas exceptionnel

Depuis, il multiplie les recours pour éviter d’être expulsé. Une demande d’appel comme celle de Jean-Baptiste est exceptionnelle puisque la loi sur le renvoi des grands criminels a été modifiée sous Stephen Harper. Il est désormais impossible pour les personnes condamnées à plus de six mois de prison de faire appel. Le dossier de Jean-Baptiste ayant débuté en 2011, il a pu contester son licenciement.

En 2015, il a bénéficié d’un premier sursis de sept ans pour raisons humanitaires, même s’il était détenu en prison. En 2023, ce séjour a été levé par la Commission de l’immigration et du statut de réfugié et il a été décidé qu’il pouvait retourner en Haïti.

“M. Jean-Baptiste a été reconnu coupable de quatre infractions criminelles graves qui ont donné lieu à une mesure d’expulsion. À la suite de ces crimes, il a récidivé et a été reconnu coupable de crimes graves, ce qui aggrave son cas», a écrit l’avocate Annie Lafleur qui a rendu la décision. Qu’il réside au Québec depuis trente ans, qu’il n’a pas commis de récidive au cours des dernières années et qu’il est père d’une jeune fille ne sont pas, selon elle, des faits suffisants pour faire pencher la balance. balance en sa faveur.

Difficultés financières

Ces dernières années, il a déclaré avoir de faibles revenus et comptait souvent sur la mère ou le père de son enfant pour l’aider financièrement. Depuis sa sortie de prison en 2017, il enchaîne les petits boulots avant d’ouvrir un studio d’enregistrement. Il a également reçu la Prestation canadienne d’urgence (PCU) pendant la pandémie.

La commissaire a estimé que les risques de violences liés au chaos politique en Haïti étaient limités puisque son père lui-même y retourne régulièrement.

Le climat politique instable en Haïti a été invoqué par Samuel Jean-Baptiste pour éviter son expulsion vers son pays d’origine. Pourtant, son père y séjourne régulièrement depuis 2017.

AFP

Samuel Jean-Baptiste a également soutenu que ses antécédents criminels étaient liés à sa consommation de drogue et qu’il avait depuis arrêté.

Le 19 décembre, un juge du Tribunal fédéral lui a donné raison, indiquant notamment que la décision ordonnant son licenciement ne tenait pas suffisamment compte de sa réadaptation.

Une expulsion qui s’étire

2006 : Il participe à un cambriolage pour récupérer une somme d’argent. Condamné à douze mois de prison

2010 : Impliqué dans un vol de drogue qui dégénère. Il a blessé une personne et deux personnes ont été tuées lors de l’altercation. Condamné à 84 mois de prison pour vol.

2011 : Visé par une demande d’expulsion pour délit grave

2015 : Condamné à trois mois de prison pour une altercation avec un codétenu

2015 : Il obtient un sursis après sept ans de licenciement pour raisons humanitaires

2016 : Un deuxième arrêté d’expulsion est émis avant d’être annulé

2017 : Il sort de prison

2023 : Son licenciement est confirmé

2024 : Sa contestation du licenciement est acceptée

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

Related News :