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Victor Henriquez | Après Trudeau, qui voudra se lancer dans l’impossible mission ?

Mais la mission s’annonce périlleuse et, au vu des sondages actuels, quasiment impossible. Celui qui se lance dans cette aventure doit croire fermement en sa capacité à obtenir un résultat honorable aux prochaines élections, tout en espérant que les membres du parti lui donneront le temps nécessaire pour reconstruire le Parti libéral du Canada (PLC) sur des bases solides. projet quinquennal. Sans cette conviction, les candidatures risquent d’être peu nombreuses.

À la lumière des déclarations, des rumeurs et des échos venant d’Ottawa, qui pourrait oser prendre le risque de devenir leader du PLC pour quelques mois seulement ? Retour sur les personnalités qui ont manifesté leur intérêt ou qui pourraient le faire.

Chrystia Freeland

C’est elle qui aurait donné le dernier coup de pouce dans le dos du premier ministre pour l’inciter à partir. Mme Freeland a déjà exprimé son intention de rester députée et n’a pas caché ses ambitions de succéder à Justin Trudeau.

Elle bénéficie d’un fort soutien au sein du caucus actuel et pourrait bénéficier d’une élection rapide. Son talon d’Achille demeure toutefois l’héritage économique de Justin Trudeau, qu’elle devra porter tout au long de la course et, possiblement, lors d’une campagne électorale en tant qu’ancienne ministre des Finances.

Elle est donc, ironiquement, la candidate rêvée de Pierre Poilievre, qui n’aurait pas à modifier ses grandes lignes d’attaque sur l’inflation, le déficit ou les impôts.

François-Philippe Champagne, Mélanie Joly and Anita Anand

Même si Mme Freeland bénéficie de nombreux appuis, elle ne fait pas l’unanimité. Il ne serait donc pas surprenant que d’autres membres du conseil des ministres se joignent à la course.

François-Philippe Champagne a souvent exprimé son ambition de diriger un jour le PLC comme son mentor, Jean Chrétien. Reste à savoir s’il participera immédiatement ou attendra une autre opportunité, surtout si le prochain patron ne tient le volant que quelques mois.

Mélanie Joly, dont le nom circule depuis un moment, pourrait elle aussi tenter sa chance. Son « potentiel » a même fait l’objet d’un article dans le New York Times récemment. Cet article aurait tellement déplu à l’entourage de Justin Trudeau qu’il aurait proposé à Mme Freeland la responsabilité des relations avec les États-Unis, ôtant ainsi un enjeu clé du mandat de Mme Joly aux Affaires étrangères.

Avec la démission de Trudeau, il semble probable qu’elle puisse se lancer. Toutefois, consciente des défis actuels et de l’alternance entre les dirigeants québécois et ceux des autres provinces au sein du PLC, elle pourrait décider de dire : « À la prochaine fois. »

Pour Anita Anand, députée d’Oakville, la situation pourrait être différente. Connue pour son efficacité, notamment dans la gestion des approvisionnements pendant la pandémie, elle pourrait séduire ceux qui souhaitent éviter l’association de Freeland avec l’impopularité de Trudeau, tout en appuyant un candidat d’expérience.

Elle souffre cependant d’un manque de sensibilisation important. Cependant, dans une course fragmentée, elle pourrait bénéficier d’un vote partagé entre des candidats comme Freeland et Carney.

Marc Carney

Ancien gouverneur de la Banque du Canada et de la Banque d’Angleterre, Mark Carney aurait effectué davantage d’appels ces derniers jours.

Son expérience économique lui confère une crédibilité sans égal auprès des candidats potentiels, mais son manque de charisme et de notoriété constitue un sérieux handicap.

Beaucoup pourraient le voir davantage comme ministre des Finances que comme Premier ministre. Aussi, son récent rôle de conseiller économique de Trudeau pourrait soulever des questions, notamment sur sa participation à des décisions impopulaires, comme le congé de la TPS ou les chèques de 250 $ promis pour avril (et peu probables).

Il reste malgré tout un candidat extérieur sérieux, bien préparé et capable de participer au débat économique que les conservateurs proposeront certainement à l’électorat.

Christy Clark

Ancienne première ministre de la Colombie-Britannique, Christy Clark est la seule de cette liste à avoir déjà gouverné sans lien direct avec l’actuel PLC. Représentante d’un mouvement libéral de centre droit, elle offrirait une véritable rupture avec l’ère Trudeau.

Toutefois, son niveau de français, actuellement en amélioration grâce à des cours intensifs, pourrait poser problème si la course se déroule rapidement. Le temps nous dira si elle relèvera ce pari ambitieux.

Les règles de la course et sa durée seront des facteurs déterminants pour savoir qui osera tenter de renverser les sondages qui donnent actuellement aux conservateurs une avance de 25 %. Le temps presse pour les libéraux qui ont jusqu’au 24 mars pour choisir un chef sans prendre le risque d’être renversés à la Chambre sans avoir un nouveau visage à présenter lors de l’élection.

 
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