Le scénario se dessinait depuis plusieurs semaines déjà, il est désormais confirmé : au pouvoir depuis près d’une décennie, le Premier ministre canadien Justin Trudeau a annoncé lundi sa démission. Il quitte son poste de chef du gouvernement du pays. Sous la pression de son propre parti, il est confronté à la plus grave crise politique de sa longue carrière.
“J’ai l’intention de démissionner de mes fonctions de chef du parti et de premier ministre une fois que le parti aura choisi son prochain chef”, a-t-il déclaré aux journalistes à Ottawa, la capitale. « Depuis 2015, je me bats pour ce pays. Je suis un combattant, je me soucie profondément des Canadiens et je serai toujours motivé par ce qui est dans le meilleur intérêt des Canadiens », a-t-il ajouté. “Le Parlement est paralysé depuis des mois”, a également reconnu l’ancien Premier ministre canadien.
Les journaux Globe and Mail et The Toronto Star ont annoncé lundi un probable retrait du premier ministre, à la veille d’un congrès national de son parti prévu mercredi, citant des sources au sein du parti libéral. Le bureau de Justin Trudeau a refusé de commenter cette information.
Il n’était toutefois pas clair si Justin Trudeau, 53 ans, arrivé au pouvoir en 2015, resterait le chef par intérim de son parti ou s’il quitterait immédiatement son poste s’il démissionnait de son poste de Premier ministre. C’est finalement la deuxième option qui a été choisie par l’homme politique.
Crise politique et retour inquiétant de Donald Trump au pouvoir
Cette annonce intervient à quelques mois seulement des prochaines élections législatives, qui doivent se tenir d’ici fin octobre. Jusqu’à présent, Justin Trudeau avait annoncé son intention de se représenter, mais il est crédité dans les sondages de plus de 20 points de retard sur son rival conservateur, Pierre Poilievre. Minoritaire au Parlement, il est également fragilisé par le retrait de son allié de gauche et la grogne croissante au sein de son propre parti.
Sa popularité a décliné ces derniers mois alors que son gouvernement a survécu de peu à une série de votes de censure et que ses détracteurs ont appelé à sa démission. Il est considéré comme responsable de la forte inflation qui frappe le pays ainsi que de la crise du logement et des services publics.
Le chef du gouvernement multilatéraliste a été encore fragilisé ces dernières semaines par le chaos qui régnait dans la capitale Ottawa après la démission surprise à la mi-décembre de la vice-première ministre Chrystia Freeland, en désaccord avec lui sur la manière de gérer la guerre économique qui s’annonce avec lui. les États-Unis.
Les déclarations de Donald Trump ces dernières semaines ont en effet aggravé la crise politique canadienne et provoqué une onde de choc. Le pays cherche une solution aux menaces de Donald Trump, qui a promis d’imposer des droits de douane de 25%, comme au Mexique, dès son retour au pouvoir. Le vainqueur des élections américaines de novembre devrait prendre ses fonctions le 20 janvier.
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Justin Trudeau s’est rendu en Floride en novembre pour le rencontrer dans sa propriété de Mar-a-Lago afin d’éviter une guerre commerciale. Mais depuis, Donald Trump lui a asséné des coups humiliants sur les réseaux sociaux, le traitant à plusieurs reprises de « gouverneur » du Canada.
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