Après l’attentat contre « Charlie Hebdo » le 7 janvier 2015, la sécurité de certains membres a été fortement renforcée. Mais il a fallu aussi réorganiser toute la vie éditoriale. Pendant deux ans, telle fut la mission d’Eric Delbecq.
Publié le 01/06/2025 17:29
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Depuis dix ans, les personnalités les plus exposées de la rédaction sont prises en charge par le service de protection individuelle de la police nationale. Mais il fallait revoir plus largement l’organisation interne. Après l’attentat, Eric Delbecq devient alors directeur de la sécurité du journal. « Soyez certains que la sécurité du site est constamment homogène, supervisez cette sécurité et le travail des agents de sécurité privés, sachant que, comme chacun le sait aujourd’hui, nous disposons d’agents de sécurité privés armés. Et cela signifie, bien sûr, un armurier.
Il fallait également sécuriser les déplacements du public. L’expert en sécurité intérieure reste volontairement vague, mais c’est bien un travail à 360 degrés qui a été réalisé. Éric Delbecq a dû « Identifier sur Internet les personnes qui ont proféré des menaces crédibles et tenter de détecter celles qui pourraient réellement être plus dangereuses que d’autres, c’est aussi veiller à porter plainte. C’est toute une aventure de démêler ce genre de système.
Durant les deux années de sa mission, il a dû s’adapter au traumatisme. « C’est assez difficile d’en parler mais par exemple un dispositif de protection externe doit être à la fois compact, hyper-attentif et le plus discret possibleexplique Éric Delbecq. Nous demanderons, notamment pour ce qui concerne l’équipe privée, d’être extrêmement détendus et souriants. Cela ne veut pas dire ne pas être vigilant, mais il y a un certain type de comportement à adopter qui exclut la mentalité de cow-boy.»
Eric Delbecq est toujours en contact avec les membres de Charlie Hebdo. Les discussions ne tournent plus autour de la sécurité, sourit-il, même si la menace n’a pas disparu. « Aujourd’hui, parler et dessiner sont source de menacenote-t-il. Depuis cette période, nous avons vécu tellement d’épisodes qui sont en fin de compte le prolongement de cette violence djihadiste. La plupart de notre population ne se rend pas toujours compte que tous les mois et demi, tous les deux mois environ, la DGSI arrête des personnes qui préparent des attentats islamistes.»
Cette menace islamiste met à l’épreuve “l’esprit Charlie”. Aujourd’hui, si Eric Delbecq prend la plume, c’est avant tout pour revendiquer l’importance, dans notre pays, de la liberté d’expression que les jihadistes voulaient réduire sous leurs balles.
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