Imaginé en 2019 par le Think Tank britannique High Pay Centre, le « High Pay Day » est un indicateur qui calcule le moment à partir duquel les dirigeants d’entreprise commencent à gagner plus que la somme annuelle moyenne qu’un de leurs salariés empochera au cours de l’année. Selon Oxfam, cette année, la date fatidique est tombée le lundi 6 janvier à 16h49.
A peine rentrées de vacances, les plus grosses fortunes des employeurs français vont désormais voir leur capital économique gonfler de façon exponentielle. Pas leurs employés ! Et encore une fois, cela aurait dû se produire quelques jours plus tôt. En utilisant la méthode de calcul High Pay Center (les gains des PDG enregistrés en 2023, dernières statistiques disponibles, lissés sur 320 jours travaillés, à comparer au fait que cette année-là, ces mêmes managers gagnaient en moyenne 117 fois plus annuellement que leurs salariés).
Un cap franchi le 4 janvier s’il n’y avait pas eu le week-end
Oxfam estime qu’en réalité il ne faut que deux jours ouvrables et quelques heures de plus aux grands patrons des 40 plus grandes multinationales cotées à Paris pour atteindre le salaire annuel moyen pratiqué dans leurs entreprises. La date fatidique aurait dû intervenir dans la journée du samedi 4 janvier. Mais le week-end est considéré comme chômé. C’est donc ce lundi qu’a lieu la journée de dépassement de salaire.
Cette année, ce cap a été franchi avec quelques heures de retard par rapport à 2024 : le 6 janvier, 16h49, au lieu du 6 janvier, 11h35. Cette petite différence est due aux données prises en compte. En 2022, les PDG du CAC 40 percevaient en moyenne une rémunération 130 fois supérieure à celle de leurs salariés. En 2023, ils n’ont gagné « que » 117 fois plus. Cette infime variation démontre que les inégalités salariales ont la vie dure dans les plus grandes entreprises.
Oxfam révèle également les champions en termes d’écart de revenus. Daniel Julien, PDG de Téléperformance, gagnait 695 fois plus que le salarié moyen d’un des centres d’appels de sa multinationale, amassant plus de 10 millions d’euros de gains en 2023. Même cas pour Alexandre Bompard de Carrefour, dont les salariés touchent 408 fois moins que lui. dans un an. Bernard Charlès, PDG de Dassault Systèmes, a empoché 46 millions d’euros de revenus, soit 381 fois plus que l’ouvrier moyen de l’entreprise.
Versez Oxfam, “Ces écarts salariaux abyssaux qui préoccupent les patrons des plus grandes multinationales françaises doivent être remis en question même si dans le même temps le ministre de l’Economie Éric Lombard s’est prononcé en faveur de mesures qui permettraient aux plus fortunés de cotiser davantage.” »
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