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Le Bas-Saint-Laurent, le prochain Klondike de l’énergie éolienne au Québec ?

Le vent souffle fort, très fort derrière l’énergie éolienne au Bas-Saint-Laurent. Actuellement, plus de 360 ​​éoliennes capables de produire jusqu’à 2 000 mégawatts (MW) sont à l’étude et devraient apparaître dans le paysage de la région au cours des dix prochaines années. Mais dans la conquête de cet or au sein des énergies renouvelables, de nouveaux défis se présentent pour la rive sud de l’estuaire du Saint-Laurent.

2024 a encore été une bonne année pour l’Alliance de l’énergie de l’Est, qui a vu certains de ses projets sélectionnés par Hydro-Québec ou soumis à l’examen du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE).

L’automne dernier, Hydro-Québec a annoncé vouloir construire un de ses premiers projets éoliens au Bas-Saint-Laurent d’une puissance installée de 1 000 MW. Deux autres projets menés par l’Alliance verront le jour en Chaudière-Appalaches.

Projets éoliens à l’étude ou en cours :

  • Hydro-Québec (150 éoliennes, 1 000 MW);
  • Pohénégamook–Picard–Saint-Antonin–Wolastokuk (PPAW) I (56 éoliennes, 350 MW);
  • Citadelle (45 éoliennes, entre 150 et 300 MW) ;
  • Pohénégamook–Picard–Saint-Antonin–Wolastokuk II (47 éoliennes, 291 MW);
  • Madawaska (45 éoliennes, 270 MW) ;
  • Canton de MacNider (21 éoliennes, 122 MW).

Il faut dire que plusieurs étoiles sont alignées au Bas-Saint-Laurent pour voir un jour de plus en plus de ces tours d’acier pousser dans le paysage. La région est bien exposée aux vents, n’est pas située trop loin des grands centres et possède un bassin de main-d’œuvre enviable, affirme François Bouffard, professeur agrégé au Département de génie électrique et informatique de l’Université McGill.

Il mentionne au passage le modèle novateur de l’Eastern Energy Alliance, qui travaille aux côtés des développeurs éoliens et des communautés locales, à qui seront ensuite redistribuées les redevances de ces parcs éoliens.

La clé pour que la région réussisse son entrée dans le monde de l’énergie éolienne, selon M. Bouffard, est l’implantation d’une expertise locale dans le domaine. Ce que l’on peut espérer, c’est qu’il y aura des industries liées à la construction, à la maintenance et à l’ingénierie d’éoliennes qui pourront se développer, un peu à l’image de LM. [Wind] Power in Gaspésie.

S’il pouvait y avoir, en plus des parcs, de nouvelles entreprises qui se développaient localement, ce serait vraiment gagnant-gagnant pour tout le monde.

Une citation de François Bouffard, professeur agrégé au Département de génie électrique et informatique de l’Université McGill

Qu’en est-il du transport d’énergie ?

Tous ces nouveaux mégawatts d’énergie éolienne devront cependant trouver leur chemin vers le reste de la province pour y être consommés. Le seul problème est que la ligne à haute tension qui relie l’Est du Québec au reste du Québec est, comme plusieurs autres lignes de transport, saturée, de sorte qu’il y a actuellement un goulot d’étranglement à Rivière-du-Loup. .

Ce qui manquait au Bas-Saint-Laurent et en Gaspésie, c’était une capacité de transport d’énergie qui n’était pas suffisante pour pouvoir l’acheminer là où on en a besoin.comments François Bouffard.

C’est pourquoi Hydro-Québec a annoncé en novembre son intention de construire deux nouvelles lignes de transport pour transporter l’énergie produite par les parcs éoliens du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie. Une ligne de 735 kilovolts reliera l’ouest du Bas-Saint-Laurent au poste des Appalaches, situé en Chaudière-Appalaches, et une autre ligne de 315 kV entre la région de Rivière-du-Loup-Témiscouata et Matapédia.

  • Carte du réseau actuel de lignes 735 kV, en violet, et 315 kV, en vert.

    Photo: Hydro-Québec

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    Les trois axes de développement de nouvelles lignes à haute tension d’ici 2036. Hydro-Québec prévoit consulter la population concernant le tracé de la ligne à haute tension des Basses-Laurentides au printemps 2025.

    Photo: Hydro-Québec

Les trois axes de développement de nouvelles lignes à haute tension d’ici 2036. Hydro-Québec prévoit consulter la population concernant le tracé de la ligne à haute tension des Basses-Laurentides au printemps 2025.

Photo: Hydro-Québec

Carte du réseau actuel de lignes 735 kV, en violet, et 315 kV, en vert.

Photo: Hydro-Québec

Album photo : Lignes à haute tension

La construction de ces deux phases, dont la fin est prévue respectivement pour 2034 et 2036, arrivera cependant quelques années après la mise en service de plusieurs de ces parcs éoliens. Le goulot d’étranglement, déjà présent, pourrait alors s’accentuer, conduisant François Bouffard à affirmer que toute une tâche de gestion attend entre-temps l’entreprise publique.

Je pense qu’Hydro-Québec gérera son réseau un peu plus activement, en utilisant l’interconnexion avec le Nouveau-Brunswick pour évacuer une partie de cette énergie.cite en exemple le professeur de l’Université McGill, qui souhaite que la région voie ces pylônes électriques construits le plus rapidement possible.

Jusqu’où peut s’étendre l’élastique de l’acceptabilité sociale ?

Généralement acquise lors des derniers projets éoliens, la question de l’acceptabilité sociale pourrait cependant prendre de l’ampleur à mesure que les projets se multiplient. Déjà, plusieurs voix discordantes se sont fait entendre ces derniers mois, entre autres pour exiger du ministère de l’Environnement la tenue d’un examen du BAPE sur la filiale éolienne au Québec en général.

Cette option a toutefois été écartée par le ministre Benoît Charette en novembre dernier. Les citoyens ont la possibilité de s’informer sur ces projets et de faire part de leurs préoccupations au BAPE dans le cadre de ces projets» a écrit son bureau, qui précise que tout projet de parc éolien produisant une capacité théorique supérieure à 10 MW est automatiquement soumis à une telle étude.

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Éoliennes dans le secteur de Saint-Mathieu-de-Rioux (Photo d’archive)

Photo: - / François Gagnon

François Bouffard ajoute que les projets récréotouristiques pourraient potentiellement entrer en conflit avec les secteurs voués au développement de l’énergie éolienne. Évidemment, les hôteliers ne voudront certainement pas avoir des éoliennes à la vue de leurs clients. C’est vraiment cet aspect qui est le plus difficile.

Au Kamouraska, le MRC a approuvé les trois projets d’aires protégées qui lui ont été soumis, à condition de ne pas mettre d’obstacles aux projets éoliens.

Les acteurs impliqués peuvent cependant s’entendre, assure le professeur agrégé, à condition que des canaux de communication fluides soient établis entre les promoteurs, l’Alliance et les communautés locales.

In this regard, the investigation report from the Bureau d’audiences publique sur l’environnement (BAPE) on the wind project PPAW Je recommande spécifiquement à MRC concernés par ces projets à tenir des séances d’information et de consultation pour faire connaître tous les projets énergétiques sélectionnés par Hydro-Québec dans la région.

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«La période des travaux est assez destructrice», affirme François Bouffard, à cause de toute la machinerie lourde qui doit circuler sur les chemins forestiers. “Il faudra beaucoup de communication.” (Photo d’archives)

Photo: - / Jean-Sébastien Cloutier

La recommandation a été accueillie avec scepticisme par le président de l’Alliance énergétique de l’Est, Michel Lagacé, qui a dit ne pas en voir l’utilité. Les promoteurs, a-t-il expliqué, organisent déjà des journées portes ouvertes concernant leurs projets afin d’informer la population.

D’autres se sont tournés directement vers les tribunaux pour exiger le droit d’être consultés. Les Hurons-Wendat, qui poursuivent Québec, allèguent que le gouvernement a ignoré son obligation constitutionnelle de les consulter pour la réalisation de quatre projets éoliens dans le Bas-Saint-Laurent et en Chaudière-Appalaches.

De son côté, la Première Nation Wolastiqiyik Wahsipekuk, qui revendique le même territoire ancestral, a soutenu que la Nation Huronne-Wendat ne pouvait prétendre y avoir des droits, a révélé - le mois dernier. La demande d’intervention des Wolastoqiyik dans le conflit a été rejetée.

Le procès des Hurons-Wendat, toujours devant les tribunaux, ne nécessite que des consultations pour les quatre projets éoliens. Mais dans un communiqué publié en février, la Nation établie au Québec disait s’attendre à être partenaire projets éoliens sélectionnés par Hydro-Québec.

Elle sera en effet partie prenante, partie intégrante de ces projets, tant sur le plan économique qu’environnemental et social. prévenait le grand chef de l’époque, Rémy Vincent. Il ne s’agit pas seulement de nous consulter, mais de nous impliquer dans toutes les prochaines phases.

La transparence et la communication seront essentielles, selon François Bouffard, pour que la ruée vers l’énergie éolienne profite à l’ensemble du Bas-Saint-Laurent.

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