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Le pétrolier arraisonné par la Finlande est également soupçonné d’être un navire espion

Le 26 décembre, soupçonné d’avoir sciemment endommagé l’interconnexion Estlink 2, reliant la Finlande à l’Estonie, en laissant son ancre traîner, le pétrolier Eagle S, battant pavillon des Îles Cook, a été arraisonné par les garde-côtes finlandais, dans le cadre d’un enquête ouverte pour « sabotage aggravé ».

Propriété de la société Caravella LLCFZ, établie aux Émirats arabes unis, et exploité par la société indienne Peninsular Maritim, l’Eagle S est également soupçonné de faire partie de la « flotte fantôme » de pétroliers utilisée par la Russie pour exporter ses hydrocarbures malgré les tensions internationales. sanctions.

Après avoir appareillé de Saint-Pétersbourg, ce navire devait se rendre à Port-Saïd [Égypte]. Actuellement, il est immobilisé dans les eaux territoriales finlandaises, au large de Porkkalaniemi, sous la surveillance du patrouilleur Turva.

S’il n’avait pas été possible aux enquêteurs suédois de procéder à une perquisition à bord du cargo chinois Yi Peng 3, également soupçonné d’avoir endommagé deux câbles sous-marins de télécommunications en mer Baltique, le mois dernier, la police locale a pu s’entretenir avec le l’équipage de l’Eagle S et recueillir des « preuves », selon Robin Lardot, directeur du Bureau national finlandais d’enquête.

Ceci étant dit, le magazine Lloyd’s List s’intéresse à l’Eagle S depuis maintenant plusieurs mois. En juin, une source qui a refusé d’être identifiée pour des raisons de sécurité lui a fourni une soixantaine de documents confidentiels relatifs à ce pétrolier. Et il est apparu que ce dernier souffrait de graves déficiences susceptibles de nuire à l’environnement et de mettre en danger son équipage.

Depuis, cette source a apporté d’autres précisions. Ainsi, selon Lloyd’s List, l’Eagle S aurait été équipé de « dispositifs d’émission et de réception » afin d’en faire un « navire espion » pour le compte de la Russie.

“L’équipement de haute technologie à bord était anormal pour un navire marchand et consommait plus d’énergie que son générateur ne pouvait en produire, entraînant des pannes de courant répétées”, écrit Lloyd’s List.

Des appareils d’écoute et d’enregistrement ainsi que « de nombreux ordinateurs portables » dotés de claviers en russe et en turc faisaient partie de ces équipements. “Les appareils d’émission et de réception ont été utilisés pour enregistrer toutes les fréquences radio et, une fois arrivés en Russie, ils ont été déchargés pour analyse”, explique le magazine britannique. De plus, poursuit-elle, des « capteurs » auraient été largués par l’Eagle S dans la Manche.

A priori, le navire aurait quitté Saint-Pétersbourg sans le matériel d’espionnage qui lui a été confié. En revanche, Lloyd’s List affirme que des dispositifs d’écoute ont été installés à bord du Switsea Rider, un autre pétrolier de la « flotte fantôme », battant pavillon du Honduras.

Reste à savoir si la police finlandaise sera en mesure de confirmer ces allégations. Pour l’instant, elle n’a fait aucun commentaire. Pour faciliter les investigations, l’Eagle S doit être remorqué jusqu’au port de Kilpilahti le 28 décembre.

 
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