La récente décision de suspendre l’examen des dossiers d’asile syriens « ajoute une pression et une peur à celles que je ressentais déjà », confie Karim. Ce Syrien de 31 ans affirme avoir déposé une demande de protection internationale au Luxembourg il y a un an et trois mois. “J’attends toujours que mon cas soit examiné”, a-t-il déclaré.
Karim explique avoir fui la Syrie pour rejoindre le Luxembourg en novembre 2022. « Au départ, je faisais partie d’un programme de volontariat européen, j’ai été bénévole dans une ONG pendant un an », raconte le trentenaire. Cependant, à la fin de mon programme, je n’ai pas pu retourner dans mon pays en raison de la situation dangereuse et imprévisible qui y régnait.
Karim dit vouloir construire sa vie au Luxembourg, car la Syrie “reste dangereuse”, notamment pour ceux qui ont fui les persécutions ou appartiennent à des groupes minoritaires. « Les risques de vendetta personnelle, d’arrestations arbitraires et de violences localisées persistantes sont bien réels », explique-t-il. Dans ces conditions, le retour n’est pas une option.
Au Luxembourg, le jeune homme se dit activement impliqué dans des projets de jeunesse au niveau local et européen. Ces projets lui ont permis de s’impliquer et de « contribuer positivement » à la société. Il a par exemple participé à un projet théâtral à la Philharmonie. Il ajoute que le Grand-Duché lui a fait ressentir « ce que c’est que d’avoir un chez-soi ».
Mais les retards dans l’examen de sa demande d’asile « rendent difficile la planification de l’avenir ». Il dit vouloir reprendre ses études de troisième cycle dans le domaine des médias. Problème : il n’a pas le droit de s’inscrire à l’université. « Quand est-ce que ma vie ne sera plus entre parenthèses ?, demande Karim. Quand pourrai-je à nouveau poursuivre mes rêves ?
Les Syriens ayant une demande d’asile en cours au Luxembourg «sont plus de 800», a récemment indiqué le ministre de l’Intérieur, Léon Gloden, aux députés. La possibilité de déposer une demande est maintenue et “les candidats déjà présents ne perdent rien, ils restent dans les foyers”, a souligné le ministre. Quant aux Syriens déjà intégrés, « il n’y a aucune raison de les renvoyer chez eux », a voulu rassurer le ministre, soulignant que certains « ont la double nationalité ».
Related News :