De
Francesco Bertolino
Les conclusions de la commission d’enquête accusent les dirigeants de l’institut. Mais ils critiquent également les actions des autorités suisses du marché. Les conséquences pour UBS, l’auteur du plan de sauvetage
Un matin de mars 2023, la Suisse et le monde entier ont soudain découvert que le Credit Suisse n’était pas « trop grand pour faire faillite ». Le début de la fin d’une histoire de 167 ans a été le « non absolu » prononcé le 15 mars dernier par le président de la Banque nationale saoudienne de l’époque, Ammar Alkhudairy, en réponse à ceux qui lui demandaient s’il serait disponible pour participer à une nouvelle recapitalisation de la banque zurichoise. D’après les propos du dirigeant saoudien, le Crédit Suisse aurait perdu plus de 30 milliards en bourse en quelques heures et l’assurance sur la faillite du Crédit Suisse aurait atteint 1000 points de base, soit une probabilité de défaut dans cinq ans supérieure à 50% . En réalité, le crash serait survenu bien plus tôt, en quelques jours, obligeant les autorités suisses à orchestrer un sauvetage d’urgence, le Crédit Suisse étant racheté par son concurrent UBS.
La Commission d’enquête
L’effondrement du Crédit Suisse a semé le chaos en Suisse et à l’étranger, ébranlant la confiance dans la stabilité de l’une des principales places financières du monde. Pour en déterminer les causes, le Parlement suisse a décidé de créer une commission d’enquête, la cinquième de son histoire. Le résultat des travaux est contenu dans un document de 566 pages qui reconstitue la genèse de la crise et identifie ses responsabilités. Des choses qui ne sont certainement pas identifiables dans les déclarations imprévues du numéro un de la Banque Nationale Saoudienne.
Accusations au sommet du Crédit Suisse
«Des années de mauvaise gestion sont à l’origine de la crise du Credit Suisse»C’est la conclusion de la commission d’enquête, approuvée à l’unanimité. “La responsabilité de la perte de confiance et des conditions précaires qui ont menacé sa survie en 2023 incombe au conseil d’administration de la banque et à sa direction ces dernières années.” Le législateur n’épargne cependant pas les critiques à l’encontre de l’autorité de surveillance suisse Finma, «la déplorant l’inefficacité partielle de l’activité de surveillance »notamment en ce qui concerne les réserves de capital exigées du Crédit Suisse pour les activités risquées exercées à l’étranger pour des clients tels qu’Archegos et Softbank.
Les conséquences pour UBS
Toutefois, les résultats de la commission d’enquête ne constituent pas seulement une reconstitution d’un événement passé. Le législateur en dessine quelques-uns des idées pour mettre à jour la réglementation en vigueuren particulier en ce qui concerne les banques « trop grandes pour faire faillite ». Le gouvernement suisse et la Finma envisagent depuis longtemps de renforcer les exigences de fonds propres pour les établissements d’importance systémique et de renforcer les pouvoirs de surveillance de l’autorité. Selon les analystes, cela pourrait signifier qu’UBS devra mettre de côté entre 15 et 25 milliards de dollars de capitaux supplémentaires.
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20 décembre 2024
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