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Réouverture prudente des bars dans une Syrie désormais aux mains des islamistes
Une fois passée l’euphorie créée par la chute de Bachar al-Assad, les patrons de bars se sont immédiatement inquiétés de pouvoir poursuivre leur activité, alors que la Syrie est désormais gouvernée par les islamistes radicaux de Hayat Tahrir al-Sham (HTS), le groupe islamiste radical. les bars et les magasins de boissons alcoolisées sont restés fermés. Effrayés par les rumeurs circulant sur les réseaux sociaux faisant état d’une répression de la vente d’alcool interdit par l’Islam. Déterminé à en savoir plus, Safi, propriétaire du Papa Bar dans la vieille ville de Damas, s’est rendu au commissariat de police de Damas. Le chrétien du quartier de Bab Touma “Je leur ai dit que je possédais un bar, que je voulais y organiser une fête et servir de l’alcool”, a-t-il raconté à l’AFP. “Ils ont répondu : +Oui, ouvre le bar, il n’y a pas de problème, on a le droit de travailler et de vivre ta vie comme avant”, ajoute-t-il en s’appuyant sur le comptoir de son bar où se trouvent des bouteilles de whisky et de l’arak syrien. Aucune communication officielle n’a eu lieu au sein du bureau, si ce n’est que les nouvelles autorités ont déjà annoncé qu’elles seraient tolérantes à l’égard des différentes communautés religieuses et pratiques sociales du pays. “Parler d’interdiction de l’alcool est faux”, a déclaré à l’AFP un responsable de HTS sous couvert d’anonymat. Le nouveau gouvernement a « des problèmes plus importants à régler », a-t-il insisté, un peu exaspéré. Le Papa Bar et une poignée d’autres pubs du quartier ont rouvert depuis, mais les clients restent inquiets – « Bien traités » – Le premier soir, Safi a accueilli une vingtaine de personnes dans une ambiance qui rappelle les îles de Polynésie. Mais dès le deuxième jour, les clients se font rares. « Les gens qui étaient présents étaient confus et effrayés. Ils étaient là sans vraiment avoir le courage de faire la fête», raconte le patron du bar. Pour lui, oui, les nouvelles autorités ont envoyé un message clair à la population, en assurant qu’il n’y a pas de crainte concernant la vente et la consommation d’alcool, “tout le monde veillerait tard et serait heureux, car nous sommes au milieu d’un mois”. de célébrations, pendant plusieurs jours. Les décorations de Noël illuminent les rues de Damas, pour la joie de l’importante communauté chrétienne du pays. Au restaurant Al-Alia, un chanteur enflamme la foule avec des tubes populaires, tandis que les clients dégustent des mezze et sirotent des bières et de l’arak. « Avec ce qui s’est passé, on s’attendait à un grand désordre. Mais vous voyez, nous nous sommes très vite réveillés et avons repris nos soirées et nos droits», raconte un client de 44 ans, Mohsen Ahmad, bien décidé à se faire plaisir. Le gérant du restaurant, de son côté, exprime ses craintes pour l’avenir, même si pour le moment les nouveaux propriétaires du pays se veulent rassurants « en pleine fête de réouverture. Les membres du HTS sont arrivés. Ils ont laissé leurs armes dehors », raconte Yezan Shalash. « Ils ont dit aux gens : ‘Nous ne sommes pas là pour vous effrayer ou vous terroriser. Nous sommes ici pour vivre ensemble en Syrie, pour permettre à chacun de jouir de la liberté que nous attendions – continue le manager – Ils nous ont très bien traités mais je crains que ce ne soit que temporaire », a-t-il déclaré. Le gouvernement intérimaire gouvernera le pays sous la tutelle du HTS jusqu’au 1er mars. Après cette date, l’incertitude est grande. D’ici là, Safi espère que les clients auront le courage de revenir boire un verre, comme avant.dc/. mer/à/ila
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