Le sombre bilan israélien à Gaza a dépassé ce lundi 16 décembre le seuil des 45 000 Palestiniens assassinés. Un chiffre qui pourrait être largement sous-estimé, selon de nombreuses organisations, et que les épidémies et la famine menacent d’aggraver encore.
Par Palestine Media Agency, 16 décembre 2024
CHIFFRES CLÉS
à Gaza depuis le 7 octobre 2023 :
45 028 décès
dont 17 000 enfants
11 000 personnes coincées sous les décombres
106 962 blessés
1,9 millions de déplacés
45 000, au moins
Le ministère de la Santé de Gaza a annoncé ce matin du 16 décembre 2024 qu’Israël avait assassiné plus de 45 028 Palestiniens dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023. Ce chiffre, qui correspond à près de 2 % de la population palestinienne au début de l’année. le génocide, est néanmoins considéré comme sous-évalué.
Selon les estimations, plus de 11 000 corps sont actuellement coincés sous les décombres, sans possibilité pour les équipes de secours de les retrouver en raison du manque de forces et d’équipements. Au nord de Gaza, de nombreux témoins rapportent que des corps pourrissent à l’air libre dans les rues parce que l’armée israélienne ne permet pas aux équipes de défense civile d’intervenir et tire sur les ambulances qui tentent de circuler.
Par ailleurs, le ministère de la Santé dénombre les morts violentes infligées par les bombardements, frappes et attaques terrestres de l’armée israélienne. Mais il ne prend pas en compte les décès liés aux épidémies et à la famine, qui sont pourtant directement orchestrées par Israël, qui gêne l’arrivée de nourriture et de médicaments, et cible délibérément toutes les infrastructures sanitaires de Gaza.
Dans une lettre ouverte à la Maison Blanche publiée en octobre 2024, 99 professionnels de santé américains en mission à Gaza ont estimé à 62 413 le nombre de décès dus à la malnutrition et à la maladie, dont la plupart étaient des enfants. Les patients dialysés, les patients atteints de cancer et les femmes enceintes n’ont nulle part où aller, et on estime que 5 000 décès sont dus à des maladies chroniques qui ne peuvent être correctement traitées. Ces soignants estimaient alors le nombre total de décès à 118.908. Le siège brutal du nord de Gaza, qui a rapidement conduit à une situation de famine catastrophique, les pressions accrues sur les organisations humanitaires et les difficultés liées aux inondations et au froid hivernal aggravent encore la situation.
“Tous les aspects de la vie”
« Le nombre de morts à Gaza est insupportable pour les Palestiniens qui vivent cette guerre depuis plus de 14 mois », déclare la journaliste Hind Khoudary, en direct de Beit Lahia sur la chaîne Al Jazeera. « Tous les aspects de la vie, y compris les écoles, les refuges et les hôpitaux, ont été pris pour cible par les forces israéliennes. » De nombreuses attaques sont signalées quotidiennement, du nord au sud de l’enclave palestinienne, visant des écoles, des hôpitaux, des centres de distribution alimentaire et des camps de réfugiés.
Deux massacres malheureusement similaires ont été signalés hier dans des écoles de la bande de Gaza. La première a eu lieu dimanche 15 décembre à l’école Khalil Oweida de Beit Hanoun, au nord de Gaza. Les forces armées israéliennes ont encerclé l’établissement dans lequel de nombreuses familles déplacées étaient hébergées et ont mené un assaut qui a duré plusieurs heures. Plus de 43 Palestiniens ont été assassinés, selon le dernier bilan.
« Ils n’avaient nulle part où aller parce que les forces militaires israéliennes ont encerclé la zone avec des chars et des véhicules blindés et ont bombardé l’école avec de l’artillerie lourde », ont déclaré à Al Jazeera des témoins présents sur les lieux. Une famille de quatre personnes, dont deux enfants, a été tuée après que la salle de classe dans laquelle elle se réfugiait ait été « directement touchée » par des tirs d’artillerie. « De nombreux blessés se trouvent dans la cour d’école et dans d’autres salles de classe. Ils ne peuvent pas être soignés car aucun hôpital de Beit Hanoun n’est opérationnel.
Le même jour dans la soirée, une autre frappe israélienne a visé l’école Ahmad bin Abdul Aziz, au sud de la ville de Khan Younis. L’école a été bombardée sans sommation, une frappe atteignant le troisième étage du bâtiment alors que les réfugiés qui y vivaient dormaient. On estime que l’école a abrité des centaines de familles palestiniennes et est située dans un endroit très fréquenté par les civils. Des vidéos publiées sur les réseaux sociaux après l’attaque montrent des scènes d’horreur et de chaos, avec des survivants recherchant leurs proches parmi les décombres et les corps démembrés.
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