Un rapport sénatorial, publié en septembre, s’est penché sur les quatre années de la présidence Bayrou du Haut-commissariat au plan (HCP). Avec quels résultats ? Pas très bon, si l’on en croit la conclusion des parlementaires : « À ce jour, la contribution du Haut-Commissariat au Plan à la définition des politiques publiques n’a pas pleinement répondu aux attentes importantes qui avaient été placées dans cette instance à sa création. création. »
Notes peu pertinentes
Qu’est-ce qui n’a pas fonctionné ? Les raisons tiennent moins aux moyens accordés à l’institution (14 emplois à - plein et 1,9 M€ de budget de fonctionnement en 2023) et à la quantité de rapports produits (18 notes stratégiques en quatre ans) que à la qualité du travail réalisé. « La grande majorité des notes stratégiques élaborées par le HCP ne se distinguent pas des travaux des autres instances administratives chargées de missions d’expertise et de conseil », soulignent les sénateurs. Comparées aux notes de France Stratégie, du Conseil d’analyse économique ou du Conseil économique, social et environnemental, celles du HCP « peuvent même apparaître beaucoup moins précises et approfondies ».
Le HCP exclu de certaines décisions
En 2020, François Bayrou défendait néanmoins la pertinence des rapports de son institution. « Les notes que nous avons produites, sur le nucléaire, la dette, la reconquête de la production ou la démographie, par exemple, ont, je crois, été utiles au président dans sa réflexion. Nous avons contribué à changer l’approche du public sur ces sujets sensibles. »
Le rapport d’information raconte cependant une autre histoire. « Alors que le HCP avait défendu en février 2021 un plan Marshall d’environ 200 milliards d’euros, (…) il n’était associé ni à l’élaboration ni à l’évaluation du plan France 2030 de 54 milliards d’euros, dont la mise en œuvre et le suivi lui étaient confiés. au Secrétariat général à l’investissement. »
Les sénateurs énumèrent plus généralement « plusieurs manquements importants ». Le HCP « ne dispose d’aucun levier financier », n’a réalisé aucune « publication sur les enjeux du numérique », a un « intérêt limité pour les problématiques propres à la jeunesse » et « un défaut dans l’approche de planification, se traduisant par des recommandations peu opérationnelles ». et ne présentent pas de valeur ajoutée. » Une « coquille vide », jugent les sénateurs les plus sévères, pour une planification « embryonnaire ».
Les multiples fonctions de Bayrou « confondent » l’œuvre
De manière plus anecdotique, le reportage revenait sur la personnalité du président du HCP. Certes, François Bayrou exerçait sa fonction à titre bénévole. Mais, notent les parlementaires, « les responsabilités politiques importantes que le Haut-Commissaire continue d’assumer » (président du MoDem, maire de Pau, présence sur la liste Renaissance aux élections européennes) « confondent la réception des travaux » du HCP. « pour un organisme visant une certaine distance par rapport aux considérations à court terme. Les sénateurs se sont également émus de l’ouverture d’une antenne locale du HCP à Pau, justifiée avant tout par un « motif de convenance personnelle du Haut-Commissaire ».
A la suite de ce rapport sénatorial, Michel Barnier a décidé en octobre de fusionner France Stratégie et le Haut-commissariat au Plan, dans le but de « conserver une réelle capacité de prospective » et de réaliser des économies. François Bayrou n’aura pas eu le - de prendre les commandes de cette nouvelle structure XXL : il a depuis été nommé à Matignon.
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