Paul D. s’est adressé à la police pour avouer être l’auteur du quintuple meurtre survenu samedi 14 décembre près de Dunkerque. Son profil se précise.
Ce qui s’est passé samedi 14 décembre dans le nord de la France est un drame véritablement incompréhensible. Aux alentours de Dunkerque, cinq personnes ont été retrouvées mortes, assassinées. Un jeune homme de 22 ans s’est présenté à la gendarmerie en fin de journée et a reconnu les avoir pris pour cible. Il a été placé en garde à vue où il a dû expliquer les raisons de son acte. Selon la procureure de Dunkerque, Charlotte Huet, “cette mesure peut durer jusqu’à 96 heures, soit jusqu’à mercredi”.
Que s’est-il passé et qui sont les victimes ? La première, tuée à son domicile à Wormhout, était une dirigeante d’une entreprise de réparation âgée de 29 ans, rapporte La Montagne. Il se trouvait chez lui avec sa femme et ses enfants lorsqu’il a entendu un véhicule passer dans la cour de leur maison peu après 15 heures. Alerté, l’homme, prénommé Paul Dekeister, a quitté la maison pour découvrir l’origine de ce bruit. Le tireur est alors sorti de la voiture et a tiré plusieurs coups de feu avant de repartir. Arrivée sur place à 15h15, la police a constaté le décès de la victime. Selon France Bleu Nord, Paul Dekeister serait l’ancien employeur du meurtrier présumé.
Au lendemain du drame, le maire de la ville a adressé quelques mots en hommage à la victime : « Perdre l’un des siens, un père de famille… déplore David Calcoen. Nous sommes vraiment dans un état d’émotion et d’incompréhension. « Nous avons rencontré la famille sur place et évidemment c’est très compliqué… C’est un choc pour toute la ville.
Le tueur présumé, également appelé Paul D., s’est ensuite rendu à Loon-Plage, A 27 kilomètres de Wormhout, où il a tué quatre autres personnes, vers 16 heures. Deux d’entre eux étaient des agents de sécurité, Aurélien et Marc, qui patrouillaient en voiture. dans la zone portuaire de Dunkerqueprès de la raffinerie de Flandre, rapporte-t-il Le Parisien. Il s’agissait apparemment d’anciens collègues de l’agresseur présumé et étaient âgés de 33 et 37 ans.
Le soupçon de « fragilité psychologique »
Les deux dernières victimes, retrouvées à quelques kilomètres de là, s’appellent des migrants Mustafa et Ahmed. Agés de 19 et 30 ans, ils s’installent dans le camp de migrants de Loon-Plage. Les deux hommes, sans doute de nationalité kurde iranienne, étaient peut-être des victimes collatérales du «Le suspect souffre de fragilité psychologique», selon Le Parisien. Malgré tout, aucune voie n’a été exclue.
En février déjà, un autre migrant avait perdu la vie dans le même camp. Les deux victimes se promenaient simplement à proximité de la voie ferrée à Loon-Plage lorsqu’elles ont été prises pour cible par le tueur présumé.
Paul D., qui s’est rendu à la gendarmerie de Ghyvelde, à 25 kilomètres de Loon-Plage, était jusqu’alors inconnu de la justice. Il est né à Dunkerque et a grandi à Ghyvelde. Il serait chauffeur de camion, indique-t-il Le Parisien. Il aurait rejoint un club de tir, ce qui explique sans doute les quatre armes retrouvées dans son véhicule, garé devant le portail de gendarmerie. La voiture a ensuite été scellée par la police. Le meurtrier présumé serait également le propriétaire légitime d’un fusil Smith and Wesson 44 Remington, même si l’on ne sait pas encore s’il l’avait avec lui au moment des faits.
Paul D. a grandi avec ses parents et son frère dans un quartier de banlieue bordé de dizaines de maisons en brique. Après avoir appris les faits, son voisin était abasourdi : « C’est le gars le plus gentil que vous ayez jamais rencontré ! C’est fondamentalement un chasseur, mais c’est un bon gars, c’est un chauffeur de camion. Il a obtenu tout le permis d’un seul coup et s’est ensuite mis directement au travail”, a-t-il déclaré au Parisien.
Les raisons de ses actes restent encore un mystère. Cependant, le meurtre de Paul Dekeister semble prémédité. Pour faire la lumière sur cette affaire, le parquet de Dunkerque a ouvert une enquête ouverte qui sera confiée à la division délinquance organisée et spécialisée (DCOS) du service interministériel de la police judiciaire du Nord (SIPJ 59).
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