la neige et les skieurs présents pour le premier jour d’ouverture de la station

ETprès deux saisons 2022 et 2023 à la météo capricieuse, où le climat chaud avait largement influencé la qualité de la neige au pied des pistes, cette saison 2024 débute sous les meilleurs auspices. Avec 80 centimètres enregistrés en bas de la station, Gourette a pu ouvrir ses remontées mécaniques ce week-end du 14 et 15 décembre, pour le plus grand plaisir de ses usagers locaux ou réguliers désireux d’entendre la neige craquer sous leurs spatules.

Dans le téléphérique du plateau de Bezou, l’enthousiasme est de mise. Daniel et son fils Victor ont quitté Bordeaux pour profiter de ces premiers jours : « Nous sommes arrivés de Bordeaux vendredi soir, raconte le père. Nous nous sommes décidés au dernier moment, quand nous avons vu qu’il y avait de la neige, nous avons contacté l’agence de location jeudi soir et heureusement il y avait encore de la place. »

De nouvelles choses

Le monde est sur les pistes immaculées, les skieurs s’y retrouvent en famille tandis que les habitués découvrent les nouveautés de la saison et notamment les changements importants dans le fameux secteur Cotch. Jean-Philippe et son épouse Catherine, deux skieurs palois depuis le début, s’interrogent : « Nous sommes un peu surpris par les nouveautés, il va falloir se familiariser avec cette télécabine qui ne permet plus d’accéder directement au secteur Cotch. Pour l’instant nous sommes assez sceptiques, mais j’imagine qu’ils ont de bonnes raisons de l’avoir mis en place. »

Un constat sur lequel le directeur de la station, Jean-François Esquerre, apporte quelques précisions : « L’idée était de couper le secteur Cotch en deux pour dupliquer le système Bezou, afin de garantir la descente des skieurs dans la partie basse (entre 1 300 et 1 600 mètres) jusqu’à la station en cas de manque de neige. »

Et il poursuit : « Pour la partie haute, de 1 600 à 2 000 mètres, nous avions deux vieilles remontées mécaniques obsolètes, vieilles de 60 ans. Nous avons donc décidé de les remplacer par l’ancien télésiège Cotch. Nous avons profité de cette réhabilitation pour changer la motorisation de l’ascenseur, polluant moins sur le réseau. »

Des choix écologiques

Esteban et Pablo, deux jeunes skieurs de Salies-de-Béarn, sont encore un peu perplexes face à ce nouveau système. Pablo commente : « Ce sera bien pour la fin de la saison, quand il n’y aura plus de neige là-bas, mais c’est dommage car il faut utiliser deux remontées mécaniques au lieu d’une pour arriver au même endroit. Je sais que cela coûte beaucoup d’argent et j’aurais trouvé cela plus agréable s’ils avaient investi dans l’ouverture de nouveaux sentiers. »

« Aujourd’hui, les stations de ski optimisent leurs domaines skiables plutôt que de les agrandir »

Une suggestion à laquelle, dans ce cas également, Jean-François Esquerre apporte son expertise : « Aujourd’hui, la grande majorité des stations de ski optimisent leur domaine skiable plutôt que de les agrandir. En 2018, lorsque nous avons lancé le projet de ce nouveau système, il était également question de relier Gourette à Artouste, voire d’un aménagement au niveau du cirque d’Anglas, mais ce sont des projets très coûteux et souvent contestés pour des raisons écologiques. »