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Israël se ressaisit, l’axe iranien s’effondre

Une centaine d’otages sont toujours détenus à Gaza. Des dizaines de milliers d’Israéliens commencent tout juste à espérer un retour à la stabilité dans le nord du pays. Le Hamas, le Hezbollah et les Houthis ont toujours la capacité de lancer des roquettes et des drones. Les soldats continuent de tomber sur les lignes de front à Gaza et dans le sud du Liban.

Mais 14 mois après la montée du Hamas, le pire jour de l’histoire moderne d’Israël, « l’axe de la résistance » iranien s’effondre, tandis qu’Israël semble amorcer une reprise.

Malgré l’incapacité flagrante d’anticiper et de prévenir le pogrom perpétré par les [groupe terroriste palestinien du] Hamas et malgré une campagne militaire lente et prolongée à Gaza, les forces de renseignement terrestres et aériennes israéliennes ont, au cours des trois derniers mois, porté un coup dévastateur à [groupe terroriste chiite libanais du] Le Hezbollah, une armée bien plus redoutable que le Hamas, opérant au-delà de la frontière nord. Cela a eu pour effet d’affaiblir le régime de Bachar El-Assad en Syrie et de le rendre plus vulnérable à un renversement par les forces jihadistes.

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Un tel tournant aurait été impossible si Netanyahu avait opté pour un arrêt de la guerre à Gaza afin de négocier un accord sur la libération des otages. Elle aurait même pu intervenir plus tôt si la campagne à Gaza avait été plus rapide, permettant à Tsahal de concentrer rapidement ses efforts pour neutraliser le Hezbollah.

Extrêmement méfiant à l’égard des assurances du nouveau leader jihadiste syrien, Abou Mohammed al-Jolani, qui affirme que la Syrie est « épuisée » par la guerre et n’a pas l’intention d’ouvrir de nouveaux fronts, Israël a réagi à la prise de pouvoir éclair des rebelles islamistes. à Damas par une contre-offensive stratégique tout aussi dévastatrice. Il n’a pas détruit l’armée syrienne de Bachar El-Assad – dont les troupes s’étaient déjà dispersées – mais l’infrastructure militaire et les stocks d’armes du régime syrien de Bachar El-Assad.

Navires syriens détruits lors d’une frappe israélienne sur la ville portuaire de Lattaquié, sur une photo aérienne prise le 10 décembre 2024. (Crédit : Aaref Watad/AFP)

Le nom même d’Al-Jolani rappelle ses racines sur le plateau du Golan. Quant au nom de son groupe, Hayat Tahrir al-Sham, il se traduit par « Organisation de libération du Levant » – une région qui englobe historiquement la Syrie, le Liban, la Jordanie et, oui, l’Israël actuel. Recherché pour terrorisme par les États-Unis depuis 2017, il fait l’objet d’une récompense de 10 millions de dollars pour les informations ayant permis sa capture.

Dimanche dernier, le jour même où il célébrait sa victoire dans un discours à la mosquée des Omeyyades de Damas, un groupe de rebelles non identifiés, rassemblés dans une autre mosquée de la capitale syrienne, a proclamé son intention de se diriger éventuellement vers la capitale israélienne : « C’est la terre d’Islam, c’est Damas, le bastion musulman. D’ici à Jérusalem. Nous irons à Jérusalem. Patience, peuple de Gaza, patience », a déclaré l’un d’eux. Ses propos ont été approuvés par les hommes armés qui l’entouraient, scandant « Allahu akbar ! » [« Dieu est le plus grand » en arabe].

La méfiance à l’égard des Israéliens et les mesures prises pour éviter les pires scénarios s’imposent donc. Si seulement Israël avait fait de même avant le 7 octobre.

Le chef du groupe islamiste syrien Hayat Tahrir al-Sham (HTS), qui a mené une offensive rebelle éclair arrachant Damas au contrôle du gouvernement, Abu Mohammed al-Jolani, s’adresse à la foule dans la mosquée des Omeyyades de la capitale, le 8 mars 2024. (Aref TAMMAWI /AFP)

La Syrie a toujours constitué une menace majeure pour Israël : un ennemi redoutable et mortel pendant la guerre du Yom Kippour en 1973, et une puissance nucléaire potentielle jusqu’à ce qu’Israël détruise son réacteur nucléaire, construit avec l’aide. de la Corée du Nord en 2007. Jusqu’à la semaine dernière, le pays abritait la plus grande concentration de systèmes de défense aérienne au monde, selon l’ancien chef de l’armée israélienne Ido Nehoshtan.

La Syrie disposait également de vastes réseaux d’armes, d’infrastructures d’armes chimiques et d’importantes installations de production d’armes.

Décombres après les frappes sur le centre de recherche militaire syrien à Damas, le 10 décembre 2024. (Crédit : Omar Haj Kadour/AFPTV/AFP)

L’armée de l’air israélienne aurait éliminé 80 % des capacités militaires syriennes, assurant ainsi la suprématie aérienne d’Israël le long du couloir stratégique convoité par les ayatollahs – de la Méditerranée à l’Irak et à l’Iran, en passant par le Liban et la Syrie.

Par nécessité, Israël a également pris le contrôle de la zone tampon à la frontière syrienne, comprenant notamment le versant syrien du mont Hermon stratégique. Même si Assad, soutenu par l’Iran, représentait une menace potentielle importante, celle-ci n’était pas immédiate et la frontière était jusqu’alors stable.

Des soldats de l’armée israélienne du côté syrien du mont Hermon, le 8 décembre 2024. (Autorisation)

Ce n’est plus le cas aujourd’hui et Israël a donc réagi rapidement pour assurer la protection de ses citoyens.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a qualifié cette mesure de temporaire et, en théorie, elle l’est. Il est toutefois difficile de prédire quand et comment Israël jugera qu’un retrait peut être effectué sans risque.

Une affiche endommagée du président syrien déchu Bashar El-Assad à Alep, le 30 novembre 2024. (Reuters/Mahmoud Hassano)

Israël observe également avec inquiétude l’évolution des risques d’insurrection violente en Jordanie, son voisin avec lequel il partage sa plus longue frontière et qui constitue un rempart crucial contre l’Iran. La Jordanie, gouvernée par une monarchie impopulaire qui critique constamment Israël, reste néanmoins un partenaire stratégique clé dans la coordination bilatérale en matière de sécurité. Même si les dirigeants des deux pays entretiennent des relations tendues, marquées par la méfiance et l’hostilité personnelle, il reste essentiel que les deux nations œuvrent à l’amélioration de leurs relations stratégiques.

Cependant, dans une région où presque tous les scénarios sont possibles et où des événements dramatiques et inattendus se produisent chaque semaine, la préoccupation stratégique majeure reste, sans surprise, l’Iran.

Les deux principaux mandataires de la République islamique dans leur tentative d’éliminer Israël ont été considérablement affaiblis. Le régime de Bachar Al-Assad a été rapidement démantelé et ses propres vulnérabilités ont été révélées et amplifiées par l’échec relatif de ses deux frappes contre Israël, ainsi que par la puissance de la réponse israélienne – une réponse qui, malgré son impact, est restée relativement limitée.

Un avion de combat F-16I du 253ème escadron de l’armée de l’air israélienne se prépare à décoller pour une opération de bombardement contre un réacteur nucléaire syrien à Deir Ezzor, le 5 septembre 2007. (Armée israélienne)

La crainte est que les ayatollahs, à court d’options, concluent qu’Assad en Syrie, comme avant lui Mouammar Kadhafi en Libye et Saddam Hussein en Irak, était vulnérable parce qu’il n’avait pas accès à l’arme nucléaire. Cela pourrait les encourager à accélérer encore leur programme d’armement nucléaire. La question est déjà ouvertement débattue et l’enrichissement de l’uranium s’intensifie. Le régime dispose déjà de puissantes capacités de missiles à longue portée, et les services de renseignement américains et l’organisme de surveillance nucléaire de l’ONU sont profondément préoccupés par leurs activités.

Il faut espérer que les services de renseignement américains et israéliens disposent de toutes les informations nécessaires sur l’avancée du programme de militarisation du régime iranien et sur l’urgence d’agir pour le contrecarrer.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu arrive au tribunal de Tel Aviv avant le début de son témoignage, le 10 décembre 2024. (Chaïm Goldberg/Flash90)

En outre, bien que les tactiques juridiques de Netanyahu aient contribué à prolonger indûment la durée de son procès pour corruption, et malgré le fait qu’il consacre régulièrement une grande partie de son - à des activités cérémonielles et d’auto-promotion, il est clairement problématique pour Israël que son Premier ministre témoigne à trois reprises. jours par semaine au tribunal, sans compter les nombreuses heures supplémentaires qu’il passe à préparer sa défense.

Un calendrier judiciaire moins restrictif semblerait plus approprié, surtout dans un contexte où la loi israélienne lui permet de rester en fonction après son inculpation, où les autorités judiciaires sont parvenues à un accord l’autorisant à continuer d’exercer ses responsabilités même s’il témoigne, et où Israël va à travers une période exceptionnellement critique et décisive.

 
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