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L’Europe à la recherche de solutions pour l’Ukraine

La première fois que l’idée a été énoncée, c’était en février, et c’est peu dire qu’Emmanuel Macron, qui en était à l’origine, n’était pas convaincu. Déployer des soldats européens sur le sol ukrainien ? C’est une folie, ont réagi les alliés de Kiev, dont les États-Unis, qui ont enterré le projet.

Dix mois plus tard, il revient en force. Elle pourrait ainsi faire l’objet de discussions jeudi, au premier jour du Conseil européen auquel Volodymyr Zelensky a été invité. On pourrait notamment l’évoquer la veille, toujours à Bruxelles, où le nouveau chef de l’Otan, le Néerlandais Mark Rutte, souhaite organiser une rencontre – pour l’instant non confirmée – avec le chef de l’Etat ukrainien et plusieurs dirigeants européens.

Avant l’arrivée de Trump, les États-Unis renforcent leur soutien à l’Ukraine

A l’origine de ce changement de cap, il y a le retour de Donald Trump à la Maison Blanche le 20 janvier. Le président élu américain ne l’a dit qu’à plusieurs reprises : parvenir rapidement à un cessez-le-feu en Ukraine sera sa priorité. Il l’a réaffirmé devant les présidents français et ukrainien lors de la trilatérale improvisée le week-end dernier à Paris, avant la réouverture de Notre-Dame. Selon le Le journal Wall Streetle Républicain a également tracé deux lignes rouges dans le salon doré de l’Élysée : la première est un refus catégorique d’envoyer des troupes américaines sur le sol ukrainien ; la seconde, son opposition à l’entrée prochaine de Kiev dans l’OTAN.

“Rien n’indique que la Russie serait prête à faire des compromis, comme le souhaiterait Donald Trump.”

Sauf que Volodymyr Zelensky, avant d’entamer des négociations avec Moscou, a besoin de plus de garanties, notamment sécuritaires. Et puis l’Ukrainien sait par expérience que signer un cessez-le-feu avec la Russie ne signifie pas que son ennemi le respectera. D’où l’idée de déployer des troupes qui veilleraient à sa bonne application. Pour les Européens, qui craignent un accord direct entre Trump et Poutine, cette option aurait l’avantage de les intégrer aux discussions.

Reste à savoir quels États se porteraient volontaires pour participer à cette mission qui ne dépendrait ni de l’OTAN ni de l’UE. Les pays baltes seraient en lice. Le ministre italien de la Défense n’a pas exclu une participation cette semaine. Son homologue allemand n’a pas non plus fermé la porte. Le Premier ministre britannique Keir Starmer en a également discuté avec Emmanuel Macron lors de sa visite à Paris le 11 novembre. Le chef de l’Etat a également abordé le sujet jeudi avec le Premier ministre polonais. Si Varsovie est censée jouer un rôle de premier plan, Donald Tusk s’est montré étonnamment réticent face aux journalistes.

Aide à l’Ukraine : Washington débloque 20 milliards de dollars

Paris, moteur sur le sujet, adopte la même attitude de prudence. « Parler de soldats de la paix alors que l’on ne voit pas comment la guerre peut se terminer est très prématuré »soupire un diplomate. En effet, rien n’indique que la Russie semble prête à faire des compromis, comme le souhaiterait Trump.

« Les conditions préalables aux négociations ne sont pas réunies »a déclaré cette semaine le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Moscou, encouragé par l’avancée de ses troupes dans le Donbass, campe toujours sur des positions maximalistes. Et puis, avec l’arrivée de Trump, le Kremlin table sur un tarissement de l’aide américaine. En attendant, l’administration Biden profite de ses dernières semaines au pouvoir pour alimenter Kiev. Après lui avoir accordé 988 millions de dollars début décembre, elle a annoncé jeudi une nouvelle aide de 500 millions de dollars.

 
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